Intervention de Pierre Lellouche

Séance en hémicycle du 26 janvier 2016 à 15h00
Droit des étrangers — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Lellouche :

Je ne peux pas l’admettre ! Le chaos qui définit aujourd’hui très exactement la situation migratoire de l’Europe n’est, hélas, pas nouveau. Depuis les printemps arabes de 2011 et votre arrivée au pouvoir de 2012, la situation n’a cessé de se dégrader.

L’an dernier, il y a eu près de 2 millions d’entrées illégales sur le sol européen. Il est impossible de répondre à ce flux migratoire en espérant que la convention de Schengen réglera tout et en promettant de créer des hotspots sans les créer. Vous ne cessez de nous parler de Frontex, mais nous n’avons pas vu l’ombre d’un début de commencement de garde-frontières sur les frontières extérieures de l’Union. Nous avons eu l’occasion d’en parler à plusieurs reprises en commission : la politique de l’Europe est un échec.

Dans ces circonstances, les États européens se ferment les uns après les autres. Aujourd’hui même à Copenhague, tandis que nous examinons ce texte en nouvelle lecture, on vote une loi qui durcit les conditions d’accès des migrants, alors que le Danemark est le pays le plus tolérant du continent ! Rappelez-vous ce qui s’est passé au Danemark pendant la Seconde guerre mondiale. La tradition de tolérance en Scandinavie et au Danemark est remarquable. Il l’est donc d’autant plus de constater aujourd’hui que 70 % des Danois soutiennent une loi extrêmement restrictive, que beaucoup de nos voisins ont d’ailleurs reprise.

Que fait la France pendant ce temps-là ? Elle se dote d’une politique d’asile et de droit des étrangers sans équivalente en termes de générosité. Vous ouvrez tous azimuts, vous donnez des cartes pluriannuelles, vous permettez les regroupements familiaux ! Vous êtes en train de créer les conditions d’un appel d’air. Le jour où l’Allemagne fermera ses frontières, car elle ne manquera pas de le faire, comme les autres pays, les 2 millions de migrants supplémentaires iront au mieux-disant migratoire. Je vous mets solennellement en garde, monsieur le ministre. Ce texte crée les conditions d’un désastre politique !

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