Intervention de Éric Ciotti

Séance en hémicycle du 26 janvier 2016 à 15h00
Droit des étrangers — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Ciotti :

La réalité que je vois, c’est celle de policiers et de gendarmes, auxquels je veux rendre hommage pour leur courage et leur abnégation, harcelés chaque nuit depuis des mois par des migrants otages des maffias et des passeurs.

La réalité que je vois, c’est celle d’une « jungle » – quel mot épouvantable ! – qui se développe sur le territoire de la République, au XXIème siècle, poussant ses ramifications à Grande-Synthe, à Dunkerque ou à Paris, accueillant toujours plus de misère et de violence dans un cadre profondément antinomique avec tous nos principes humanitaires.

La réalité que je vois et que voient les Français, c’est celle de la statue du général de Gaulle souillée des mots « Nique la France », comme un symbole de la perte de l’autorité républicaine sur ce territoire et de la faillite de votre politique migratoire.

Sur ce dossier comme sur d’autres, vous auriez dû écouter nos mises en garde ; vous devriez écouter aujourd’hui nos propositions. Vous les avez préalablement rejetées tout à l’heure, en considérant que tous les amendements votés par le Sénat et tous ceux que nous allons défendre ce soir étaient inopportuns. Vous vous trompez, monsieur le ministre.

N’attendez pas qu’il soit trop tard. Nous vous proposons aujourd’hui de revoir complètement ce texte et c’est pour cela que nous demandons son renvoi en commission.

Monsieur le ministre, le passé devrait vous éclairer. Vous vous êtes tellement trompés. Je ne m’adresse pas à vous personnellement : ce « vous » est collectif. Il englobe naturellement le gouvernement dans lequel vous figurez. Il englobe ce Président de la République qui a tellement menti aux Français.

Après les attentats qui ont meurtri notre pays tout au long de l’année 2015, vous avez enfin daigné écouter l’opposition. Vous avez changé d’avis, monsieur le ministre, et c’est tout à votre honneur, sur l’urgence à renforcer le contrôle des frontières et la sécurité du territoire. Vous avez changé d’avis sur l’urgence à adapter le cadre légal d’usage de leurs armes par les policiers et les gendarmes et à renforcer leurs prérogatives.

Vous avez même changé d’avis sur la déchéance de nationalité. Tout à l’heure, quand j’entendais une certaine arrogance pointer dans votre réponse, me revenait à l’esprit ce que vous me répondiez le 16 septembre 2014, ici même, lorsque nous défendions un amendement sur la déchéance de nationalité. Vous nous disiez avec la même certitude qui confine à l’arrogance : « Il n’est pas nécessaire d’ajouter des dispositions législatives à celles qui existent, sauf à vouloir instrumentaliser ce sujet à des fins politiques, mais il est trop sérieux pour cela ».

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