Intervention de Isabelle Le Callennec

Séance en hémicycle du 27 janvier 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Crise de l'élevage

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Le Callennec :

Ma question s’adresse au Premier ministre.

Le Président de la République a proclamé l’état d’urgence économique et social. Or s’il est bien un secteur en crise, c’est celui de l’élevage.

Sa situation se dégrade de jour en jour : dépôts de bilan, liquidations judiciaires, chômage et même suicides. Les prix payés aux producteurs de viande bovine, porcine et de lait, ne couvrent plus les coûts de production. En Bretagne, on évoque désormais la crise de la sidérurgie lorraine pour signaler à quel point la situation est grave. Si les bonnes décisions ne sont pas prises, c’est un pan entier de l’économie bretonne et plus largement française qui va s’effondrer.

Sachez, monsieur le Premier ministre, que les annonces à Paris de votre ministre de l’agriculture ne font plus illusion sur le terrain. C’est désormais vous qui êtes attendu – mais encore faudrait-il que vous m’écoutiez !

Au-delà des aides, les éleveurs, qui sont d’abord des entrepreneurs, réclament des réformes courageuses ; car non, monsieur le Premier ministre, pour lutter contre la crise agricole, on n’a pas tout essayé !

Le 3 septembre, vous déclariez : « La priorité, c’est d’enrayer la baisse des prix ». Cinq mois plus tard, il est permis de se demander ce qui a été concrètement mis en oeuvre. L’urgence, ce sont les charges, le partage de la valeur ajoutée, les normes : cela est de votre responsabilité à l’échelon national ! La concurrence déloyale, le traité transatlantique, la levée de l’embargo russe : cela est de votre responsabilité à l’échelon européen !

Vous exhortez régulièrement l’opposition à faire des propositions. Le 4 février, le groupe Les Républicains défendra en séance publique une proposition de loi en faveur de la compétitivité de l’agriculture et de la filière agroalimentaire, élaborée en concertation avec les organisations professionnelles. Vous parlez constamment d’unité nationale : saisirez-vous l’occasion de faire voter ce texte, ou bien subira-t-il le même sort que la proposition de loi portant réforme du régime social des indépendants, rejetée en bloc par votre majorité ?

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