Intervention de Olivier Falorni

Séance en hémicycle du 27 janvier 2016 à 15h00
Nouveaux droits des personnes en fin de vie — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Falorni :

Notre désaccord, monsieur Leonetti, porte sur un point important : vous n’avez cessé de rappeler que, lorsqu’il est placé sous anesthésie générale, le patient ne ressent pas la faim. Vous détenez sûrement la vérité révélée, mais faut-il rappeler ici que les anesthésies générales dont vous parlez ne sont pratiquées que pour des opérations cliniques ne durant pas plus de quelques heures ? Nous n’avons à ce jour aucun recul concernant des anesthésies générales qui plongeraient le patient dans un coma artificiel pendant plusieurs jours. Si un patient peut ne pas souffrir de la faim ou de la soif pendant quelques heures, permettez-nous à tout le moins de douter – je dis bien douter – que le bien-être des patients soit préservé lors d’anesthésies qui dureront plusieurs jours. Par conséquent, s’il existe un risque que le patient souffre de la faim et de la soif, nous nous opposons à cette sédation profonde, dans ses modalités actuelles ; de fait, elle ne permet pas au patient de partir en toute conscience et en interagissant avec ses proches et sa famille, qui l’entourent, dans la dignité.

« Notre pays est prêt à autoriser que l’on accède à la demande des personnes dont les souffrances sont telles qu’elles souhaitent, de la part des personnes qui les soignent, une aide active pour mettre fin à leur vie. » Cette phrase n’est pas de moi : il s’agit de la première phrase de l’exposé des motifs de la proposition de loi de 2009 relative à la fin de vie, présentée par le groupe socialiste, dont le rapporteur était le Premier ministre actuel, qui a été signée par dix membres du Gouvernement actuel et par celui qui est aujourd’hui rapporteur de la CMP. Aussi nous attendions-nous logiquement que cette proposition de loi devienne aujourd’hui le droit. Ce n’est pas le cas, nous le déplorons très profondément. Ce texte constitue malheureusement un renoncement, mais, pour notre part, mes chers collègues, nous ne renoncerons pas à mener ce combat pour notre ultime liberté : celle de pouvoir mourir dans la dignité.

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