Intervention de Laurent Furst

Séance en hémicycle du 2 février 2016 à 9h30
Questions orales sans débat — Renouvellement des réseaux d'eau et d'assainissement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Furst :

Ma question s’adresse à Mme la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie. J’aimerais lui parler de ce qui ne se voit pas et qui n’intéresse les Français que lorsque cela ne fonctionne pas : les réseaux d’eau et les réseaux d’assainissement.

Il y a encore dans cette assemblée quelques maires préoccupés par ces questions, ce qui ne sera bientôt plus le cas et c’est bien regrettable.

Ma question est simple. On estime la longueur des réseaux d’eau et d’assainissement à quelque 900 000 kilomètres. En moyenne, les réseaux sont renouvelés à hauteur de 0,61 % par an pour les services d’eau et 0,71 % pour les services d’assainissement collectif. Cela signifie que, quoi qu’il en soit, il faudrait largement plus d’un siècle pour renouveler la totalité de nos conduites.

Même si les chiffres me semblent parfois imprécis, nous sommes très clairement dans une situation de sous-investissement structurel, ancienne et persistante.

Pourtant, nous savons tous qu’il faudrait renouveler nos réseaux à peu près tous les 50 ans, selon la qualité et la nature de l’investissement initial, et selon la nature du terrain.

Aujourd’hui, la réalité est simple, ces réseaux qui représentent un patrimoine commun considérable de plusieurs centaines de milliards d’euros vieillissent inexorablement, ce qui conduira beaucoup de territoires à atteindre un point de non-retour. Cette situation représente aussi une bombe à retardement pour la génération qui suivra et qui aura à payer au prix fort l’insuffisance des politiques publiques.

En matière d’eau et d’assainissement, les pouvoirs publics n’ont cessé d’ajouter des normes aux normes et des taxes aux taxes, mais la situation est là.

Ma question n’a aucune connotation politique, elle exprime simplement mon inquiétude pour la vie des collectivités territoriales et la génération qui nous suivra, car celle-ci devra gérer à la fois la montagne de dettes que nous lui laissons et des besoins d’investissements considérables. Le Gouvernement envisage-t-il de réagir et de soutenir les collectivités afin qu’elles puissent sauvegarder ce patrimoine commun, ce qui aurait d’ailleurs un effet très positif pour le secteur fort éprouvé des travaux publics ?

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