Intervention de Stéphane Saint-André

Séance en hémicycle du 3 février 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Politique de la santé mentale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Saint-André :

Madame la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, la santé mentale est depuis trop longtemps le parent pauvre de la santé, alors que la précarité, l’angoisse du lendemain, la perte de repaires génèrent de plus en plus de pathologies mentales et d’addictions.

Les établissements publics de santé mentale ont beaucoup de difficultés à faire face à cet afflux nouveau de patients et les conditions d’accueil y sont de plus en plus difficiles. Ces établissements manquent cruellement de moyens, en personnel et financiers. La dotation pour la psychiatrie publique est en panne et le budget concernant la recherche dans ce domaine est très insuffisant.

Dans ma circonscription, l’établissement public de santé mentale de Saint-Venant est une référence. Il accuse cependant un lourd déficit, malgré les 20 000 patients qui y sont suivis. L’objectif de la direction est de supprimer 120 emplois sur trois ans.

Que l’on veuille plus de rigueur et que l’on se donne les moyens de maîtriser les coûts, oui. Mais que l’on veuille que la maladie soit rentable, non !

Par ailleurs, l’article 69 de la loi de modernisation de notre système de santé prévoit, en plus de la coordination organisée en proximité autour de la psychiatrie de secteur, une coordination de deuxième niveau : le projet territorial de santé mentale, qui peut être organisé par les agences régionales de santé et qui a pour objectif d’améliorer l’accès des personnes concernées à des parcours de santé et de vie de qualité. Il tient compte des caractères géographiques des territoires et de l’offre de soins. Mais la loi officialise la mise en oeuvre des groupements hospitaliers de territoire – GHT – sur une logique qui repose sur la médecine, la chirurgie et l’obstétrique.

C’est un obstacle pour les établissements publics de santé mentale, qui aimeraient pouvoir créer des GHT psychiatriques permettant de tenir compte des spécificités de l’offre de soins.

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