Intervention de Lionel Tardy

Séance en hémicycle du 3 février 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Application de la loi macron

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLionel Tardy :

Monsieur le ministre de l’économie, la loi qui porte votre nom devait être la loi du siècle, le remède miracle contre le chômage et pour la croissance. Or, libéralisation du transport par autocar mise à part, le bilan est bien maigre : un chômage qui ne cesse d’augmenter ; une prévision de croissance encore revue à la baisse par le FMI il y a quinze jours.

Six mois après la promulgation de la loi, seulement un tiers des 84 décrets d’application a été publié. Un comble pour une loi qui était selon vous urgente, au point qu’il fallait utiliser le 49-3 pour mettre fin aux débats ! Et quand ils sont parus, ou sur le point de l’être, ces décrets sont d’une complexité ahurissante !

J’en veux pour preuve l’avant-projet relatif aux tarifs de certains professionnels du droit. Long de 36 pages – sans compter les annexes –, il est par endroits d’une complexité que seuls les gouvernements cubain et nord coréen nous envient.

Ainsi, le paragraphe III prévoit une évaluation de la rémunération « raisonnable », basée sur un chiffre d’affaires « prévisionnel ». Trois formules mathématiques sont même prévues pour calculer cette rémunération raisonnable, appelée R.

Ainsi, R = a x Tu x CA r, ou encore R = a x Tu x (C + R ), ou enfin R = (a x Tu x C) (1 - a x Tu) !

2 commentaires :

Le 04/02/2016 à 12:00, laïc a dit :

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Ça m'étonnerait que les gouvernements cubains ou nord coréens s'amusent à sortir des équations aussi tordues dans leurs lois.

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

Le 06/02/2016 à 12:23, chb17 a dit :

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Bonjour, Laïc. En effet, c'est à priori imbittable ces calculs. L'honorable parlementaire exprimait par ce parallèle abusif son exaspération contre la "gauche"... quasi totalitaire. La critique est néanmoins pertinente au fond ; d'autres dénoncent la proximité des positions actuelles du P"S" avec l'extrême droite. Discours belliqueux, propagande pour un état d'urgence liberticide et contre-productif sauf en montée de l'exaspération, reculs sociaux en rafale, stigmatisation des pauvres et des étrangers, rien de tout ça ne nous est épargné. Avec une "efficacité" économique contraire aux annonces !

Corollairement, on constate que l'urgence au fi de la démocratie est mauvaise conseillère. Qui donc profite in fine de tout cela ?

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