Intervention de Jean-Yves le Drian

Réunion du 12 janvier 2016 à 18h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jean-Yves le Drian, ministre de la Défense :

Monsieur Candelier, le conflit entre l'Arabie saoudite et l'Iran ne remet pas pour l'instant en question le processus politique, mais la tension est extrêmement forte. Les autorités militaires saoudiennes et émiraties sont également très préoccupées par l'intervention de leurs forces au Yémen : ce conflit dure, coûte cher et attise les tensions avec l'Iran qui soutient directement ou indirectement leurs adversaires. Ce problème préexiste aux tensions qui ont suivi la décision de l'Arabie saoudite d'exécuter quarante-sept prisonniers. Mais pour l'instant, il n'a pas conduit à la rupture du processus de Vienne ou de celui de Riyad. La question principale reste de déterminer quels groupes l'on désigne comme terroristes ; le Haut Comité issu de la conférence de Riyad représente l'ensemble des groupes qui ne sont pas réputés comme tels, et si la qualification d'un ou deux d'entre eux fait débat, cela n'a pas entraîné de situation conflictuelle.

Le Charles-de-Gaulle reviendra en mars et sera placé en indisponibilité périodique pour entretien et réparations (IPER) début 2017. Actuellement, il remplace un porte-avions américain au sein de la coalition ; lorsqu'il partira, c'est un porte-avions américain qui le remplacera. Nous avons aujourd'hui un rôle de leader dans ce dispositif.

Les forces de l'opération Sophia interviennent uniquement en dehors des eaux territoriales ; le dispositif a donc des limites, mais il a le mérite d'exister. Y participent la Grande-Bretagne, l'Espagne, l'Italie, la France et l'Allemagne ; c'est une force qui effectue des patrouilles à bord de frégates et d'avions, soumise à l'autorité d'un amiral italien basé à Rome, dont le second est un amiral français. Le dispositif fonctionne, mais les règles d'engagement ne permettent pas aux patrouilles de pénétrer dans les eaux territoriales libyennes, puisqu'il faudrait pour cela une demande du gouvernement libyen. Sophia ne pourra y agir que lorsque le gouvernement d'union nationale sera entièrement validé par les Nations unies. J'espère que le processus vertueux qui semble se mettre en oeuvre permettra de le faire.

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