Intervention de Jean Lassalle

Séance en hémicycle du 16 février 2016 à 15h00
Prorogation de l'état d'urgence — Article unique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Lassalle :

J’ai conscience, madame la présidente, que vous me donnez la parole pour ainsi dire au rattrapage, parce que je suis arrivé en retard, mais je suis très heureux de pouvoir m’exprimer sur un sujet aussi grave et important.

J’ai beaucoup aimé, monsieur le ministre, le débat qui s’est tenu la semaine dernière et je ne suis pas le seul : je crois que mon collègue Chassaigne a fait une déclaration analogue. En effet, je trouve que nous avons refait de la politique, ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps – en tout cas depuis que je siège dans cette maison et cela fait longtemps. Nous avons fait de la politique parce que nous avons essayé de tracer une perspective.

Mais comme je ne veux pas déplaire à Mme la présidente, je suis obligé d’aller droit au but. J’ai voté les premiers textes que vous nous aviez proposés, monsieur le ministre, parce qu’il s’agissait dans l’urgence de rassurer le peuple français : c’était normal. Mais je pense qu’aujourd’hui, ce n’est pas un bon signe que nous adressons à nos compatriotes et au monde entier. La patrie des droits de l’homme, ce pays qui parle tant au monde, peut apparaître aujourd’hui comme un pays qui a peur et se recroqueville sur lui-même.

Or je crois que nous avons dans la Constitution tous les éléments qu’il faut pour servir et protéger nos concitoyens : il faut assurer leur sécurité et les rassurer, mais il ne faut pas, dans un pays qui compte six millions de musulmans, continuer à parler comme nous le faisons. Je ne le sens pas bien et je crains que cela ne nous desserve à l’avenir.

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