Intervention de Antoine Bozio

Réunion du 4 février 2016 à 9h00
Mission d'information relative au paritarisme

Antoine Bozio :

Je commencerai par votre dernière question, qui comportait deux éléments

Effectivement, aller vers la convergence, sans aller jusqu'à l'unification des régimes de retraite, est une façon d'amorcer une meilleure intégration des différents types de prise en charge. Il est très difficile aujourd'hui de bien intégrer la prise en charge d'autres types de risques sociaux avec les risques de retraite, sachant que chacun des régimes a des fonctionnements différents. Ne serait-ce que d'un point de vue institutionnel, il est très compliqué d'organiser un système intégré tant que l'on conserve des aspects différenciés au sein des différents régimes. Je suis tout à fait d'accord : si l'on raisonne à plus long terme – et c'est ce que l'on a en tête dans cette réflexion – il faut aller vers davantage d'intégration à la fois dans la partie non contributive et dans la partie professionnelle avec la protection sociale dite contributive.

Peut-on imaginer qu'en allant vers une séparation plus nette entre les aspects contributifs et la protection de base non contributive, on risquerait de réduire la redistribution ? Non. Je crois au contraire qu'en étant transparent sur la partie de notre système de protection sociale qui n'a pas pour but principal de faire de la redistribution, et sur le fait qu'il s'agit de prélèvements obligatoires qui ne visent pas à réaliser la redistribution, on est finalement transparent collectivement à l'égard des éléments dont l'objectif est d'opérer la redistribution. Sinon, on risque de considérer qu'on paie trop de prélèvements obligatoires et qu'il faut baisser les impôts. Et on finit, non pas par maintenir des prélèvements qui servent à faire du contributif, mais par diminuer des impôts pour baisser la partie de ceux-ci qui opère cette redistribution.

À mon sens, il faut être très clair et très transparent sur les outils que l'on utilise pour la protection sociale, y compris à de hauts niveaux de revenus. Il est légitime que le système de retraite actuel propose des taux de remplacement, même pour des niveaux de revenus de 20 000 euros par mois. Mais ce n'est pas le même objectif que d'essayer d'effectuer de la redistribution et de prévenir les risques de pauvreté pour l'ensemble de la population.

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