Intervention de Arthur De Grave

Réunion du 4 février 2016 à 9h00
Mission d'information relative au paritarisme

Arthur De Grave :

Le partenariat avec la MAIF n'est pas là par hasard. Historiquement, le mutualisme s'est construit autour de solidarités locales, professionnelles – la MAIF fut tout d'abord le fait d'enseignants à Niort. Aujourd'hui, le numérique permet de s'acoquiner de manière un peu similaire mais la façon de passer à l'échelle supérieure est différente. Au fil du temps, les assureurs ont perdu ce côté un peu corporatiste, un peu communautariste. J'ai l'impression qu'aujourd'hui ces initiatives numériques permettent de réimaginer, à la manière du mutualisme d'antan, une forme de mouvement coopératif. Il pourrait être tentant de faire fusionner l'économie collaborative, par exemple sous la forme de Ubers coopératifs ; mais le mouvement coopératif, en France, n'est pas qu'un mouvement historique, c'est aussi un statut, des structures juridiques, assez inadaptées à l'économie numérique, avec son mode de gouvernance, le principe « un homme, une voix », le fait que la valeur des parts sociales soit fixée à l'émission, l'impossibilité de lever des fonds ensuite. Je pense qu'une réflexion sur le sujet est véritablement nécessaire. Comment s'inspirer du mouvement coopératif ? C'est une façon plus équitable de partager la valeur, mais il ne s'agit pas de transformer toutes les plateformes en SCIC – société coopérative d'intérêt collectif – ou en SCOP – société coopérative ouvrière de production –, mais plutôt de s'en inspirer. Si l'on veut prendre le problème par l'autre bout, la modernisation des cadres du mutualisme peut aussi être l'objet d'une réflexion.

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