Intervention de André Chassaigne

Séance en hémicycle du 17 février 2016 à 15h00
Débat de contrôle sur la politique nationale en matière d'enseignement supérieur

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

C’est une question que je pose pour M. Gabriel Serville, qui ne peut être présent aujourd’hui.

La stratégie nationale de l’enseignement supérieur s’est fixé des objectifs ambitieux en matière de lutte contre les inégalités, avec une volonté manifeste de diviser par deux l’écart social concernant l’obtention des diplômes, mais qu’en est-il des objectifs en matière d’écart territorial ?

En effet, alors que la France affiche l’un des meilleurs taux parmi les jeunes des pays de l’OCDE, près d’un jeune sur deux sortant d’une formation initiale avec un diplôme de l’enseignement supérieur, ces bons résultats cachent en réalité d’énormes inégalités territoriales. Une fois n’est pas coutume, ces inégalités se jouent particulièrement au détriment des territoires d’outre-mer, qui, paradoxalement, comptent parmi les régions où l’on trouve les populations les plus jeunes du territoire national.

Ainsi, pour la Guyane, sur les 35 000 jeunes en âge de faire des études supérieures, seuls 2 720 étudiants ont effectué leur rentrée universitaire en septembre dernier.

Le Gouvernement a annoncé un renforcement des parcours d’excellence pour les collégiens des réseaux d’éducation prioritaire, et c’est une très bonne nouvelle puisque, pour l’instant, ces collégiens, qui devraient être au coeur du dispositif, représentent moins de 30 % des bénéficiaires des cordées de la réussite, mais, au-delà de ce dispositif à destination des élèves de troisième, quels sont les objectifs et les mesures envisagés par le Gouvernement pour réduire significativement les inégalités territoriales en matière d’obtention de diplômes ?

1 commentaire :

Le 22/02/2016 à 10:47, laïc a dit :

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"Le Gouvernement a annoncé un renforcement des parcours d’excellence pour les collégiens des réseaux d’éducation prioritaire"

J'ai cru comprendre à travers tous ces débats à l'Assemblée nationale que l'excellence était l'ennemi de la démocratisation..., mais là subitement, si l'excellence est appliquée aux réseaux d'éducation prioritaire, ça ne gène plus la gauche, et il faut au contraire la promouvoir.

Ainsi, si l'excellence est appliquée à la bourgeoisie, elle n'est que l'expression du mal qui attaque et détruit la classe populaire, mais si l'excellence est appliquée aux classes populaires, là c'est très bien, et il faut l'encourager...

Parle-t-on dès lors d'excellence, ou de jalousie de classe ? Ce discours variable et asymétrique laisse bien penser que c'est bel et bien la jalousie de classe qui est le moteur du socialisme et de la réforme des collèges, plutôt qu'un réel désir de démocratisation ou de réussite pour tous.

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