Intervention de Pascal Popelin

Réunion du 17 février 2016 à 10h00
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Popelin, rapporteur :

Cela me paraît une extension excessive. La jurisprudence du Conseil constitutionnel relative aux perquisitions de nuit dans un local d'habitation, telle qu'elle résulte de sa décision du 2 mars 2004 sur la loi dite « Perben II » est très stricte, puisqu'elle exige que ces perquisitions soient cantonnées à la constatation de crimes et délits d'une gravité et d'une complexité particulières, dans le respect des prérogatives de l'autorité judiciaire, gardienne de la liberté individuelle ; que les restrictions apportées aux droits constitutionnellement garantis soient nécessaires à la manifestation de la vérité, proportionnées à la gravité et à la complexité des infractions commises ; que ces perquisitions enfin ne puissent pas être réalisées à un autre moment.

Pour ces raisons, il appartient au législateur de définir précisément les conditions dans lesquelles de telles perquisitions sont possibles en enquête préliminaire, ce qui est le cas à l'alinéa 3 qui pose trois conditions : en matière terroriste, en cas d'urgence et lorsque c'est nécessaire à la prévention d'un risque d'atteinte à la vie ou à l'intégrité physique. La suppression de l'une de ces trois conditions n'est donc pas souhaitable. Avis défavorable.

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