Intervention de Barbara Pompili

Séance en hémicycle du 18 février 2016 à 9h30
Questions orales sans débat — Ligne de très haute tension avelin-gavrelle

Barbara Pompili, secrétaire d’état chargée de la biodiversité :

Monsieur le député, vous avez interrogé Mme Ségolène Royal, ministre de l’environnement, de l’énergie et de la mer, chargée des relations internationales sur le climat. Ne pouvant être présente pour la raison que j’ai indiquée, elle m’a chargé de vous répondre.

Vous attirez son attention sur la reconstruction de la ligne THT Avelin-Gavrelle actuelle. Cette ligne ne comporte aujourd’hui qu’un circuit alors qu’elle transporte des flux croissants d’électricité résultant de l’essor des énergies renouvelables et des échanges interrégionaux et européens. Au-delà de son rôle d’alimentation, elle participe donc à la transition énergétique par son rôle d’insertion et de mutualisation de ces renouvelables en Europe. De plus, seule ligne du réseau de transport d’électricité dans cette zone à ne comporter qu’un seul circuit, elle constitue donc un point de fragilité, surtout en hiver. Cette fragilité est d’autant plus inacceptable que la ligne permet d’alimenter un nombre important d’usagers. C’est pourquoi il est indispensable de la reconstruire à double circuit. Cette reconstruction sera suivie de la suppression de la ligne actuelle. Le paysage ne sera donc pas profondément modifié par l’ajout du double circuit.

Vous souhaitez que la ligne soit mise en souterrain au niveau de la Pévèle. Ségolène Royal a été très attentive à votre demande. Toutefois, à ce niveau de tension – 400 000 volts –, la mise en souterrain n’est malheureusement pas possible car un tel tronçon dans la Pévèle aurait la largeur d’une autoroute et un impact hydrogéologique majeur du fait de la modification des écoulements souterrains dans cette zone. Par ailleurs, la mise en souterrain occasionnerait un coût important, qui se répercuterait sur l’ensemble des consommateurs d’électricité. En outre, le souterrain n’offre pas la même qualité d’alimentation, indispensable sur le réseau de grand transport européen mais aussi pour les consommateurs d’électricité du Nord et du Pas-de-Calais. Ce n’est donc pas une solution électrique satisfaisante. Une étude spécifique commandée au Centre italien d’expertise technologique et électrique l’a confirmé. Elle a été présentée aux acteurs de la Pévèle le 14 octobre 2014.

Attaché à la préservation des paysages, je vous rappelle que le Gouvernement est très attentif à la question du transport d’électricité en souterrain.

La France est un des pays qui enfouit le plus d’ouvrages de transport d’électricité : en 2014, 90 % des nouvelles lignes à haute tension – à 63 000 volts et 90 000 volts – ont été construites en souterrain. En revanche, la mise en souterrain de lignes à 400 000 volts est une solution technique et financière qui ne peut être privilégiée. à A titre de compensation, RTE propose donc d’enfouir d’autres ouvrages de tension inférieure, telles que les lignes à 90 000 volts situées au nord de Gavrelle et une ligne à 225 000 volts en zone urbanisée, qui croise la ligne Avelin-Gavrelle.

Par ailleurs, pour ce qui concerne la reconstruction de 30 kilomètres de lignes aériennes, RTE déposera près de 80 kilomètres d’ouvrages existant en haute tension. D’autres mises en souterrain pourraient être envisagées, en partenariat avec les propriétaires des réseaux de distribution.

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