Intervention de Jean Lassalle

Séance en hémicycle du 8 mars 2016 à 15h00
Liberté indépendance et pluralisme des médias — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Lassalle :

Madame la ministre, je suis ému : c’est la première fois que je m’exprime devant vous, et votre aura est si grande et vos premiers pas au Gouvernement si réussis !

Comme tous mes collègues, je suis très intéressé par ce texte, préparé par M. Bloche. Quel travail ! C’est bien de commencer à en parler entre nous, ici, à l’Assemblée nationale, puisque nul n’ignore que, parmi les élites les plus détestées, figurent, aussitôt après les politiques, les médias et la justice.

Je me demande comment notre pays a pu en arriver à un tel tableau : Vivendi et le groupe Canal Plus, Bouygues, Lagardère, Bertelsmann, le groupe Altice, sans oublier de plus petits : la BNP, qui détient tout de même Le Monde, Dassault qui détient Le Figaro, LVMH : on aboutit à 80%. Il reste bien entendu la télévision publique, qui est une télévision d’État : nous nous en rendons compte de plus en plus – nous l’avions déjà vu auparavant.

Certes, nous allons avancer dans la réflexion, mais comment s’attaquer à un problème aussi immense ? Quelqu’un aurait-il pu imaginer qu’un jour, en France, ce que nous avons de plus fort, de plus profond et de plus secret, l’information, soit précisément aux mains des plus grandes puissances financières ? Je connais, comme vous, de nombreux journalistes. Je connais leur intégrité et leur sincérité. Je sais que certains sont capables de tourner Merci Patron ou de refuser de signer tel ou tel texte ou tel ou tel reportage. Mais ils ne peuvent pas le faire plus d’une ou deux fois : ensuite, on leur fera comprendre qu’il ne faut pas insister.

Je trouve, d’eux à nous, une étrange ressemblance avec la volonté qui nous anime, nous, députés, de changer les choses, et ce que nous devenons lorsque nous nous retrouvons au sein de nos partis et de nos groupes. C’est un immense chantier, madame la ministre. Il est heureux que vous ayez envie de beaucoup y travailler. Je vous souhaite bon courage et vais, pour ma part, essayer de vous accompagner.

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