Intervention de Yves Fromion

Réunion du 16 février 2016 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Fromion :

Vous avez évoqué le fait que les forces armées utilisées dans l'opération Sentinelle ne sont pas des supplétifs. Mais il est à craindre une chose encore plus grave : qu'elles soient des forces de substitution. Quand on mobilise à Calais une douzaine de compagnies de CRS – soit près du cinquième des soixante compagnies de notre pays –, il n'en reste pas beaucoup pour sécuriser le territoire national. La même remarque vaut pour les escadrons de gendarmes mobiles. Ne va-t-on pas aller progressivement vers une situation où les forces de sécurité – police et gendarmerie – reviendront à leurs missions traditionnelles, dont nous avons toujours autant besoin, et l'armée occupera la place laissée vacante ? Cette configuration peut devenir très préoccupante pour nos forces armées car elles ne sont pas faites pour cela. Ces missions représentent une épine dans le pied de nos unités dont elles empêchent l'entraînement. L'armée ne devrait être mobilisée sur le territoire national qu'en cas de nécessité impérieuse ; elle ne doit pas devenir un moyen de confort pour la police et la gendarmerie au prétexte que les militaires coûtent moins cher que les CRS ou les gendarmes, qu'on loge dans des hôtels trois étoiles !

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