Intervention de Stéphane le Foll

Séance en hémicycle du 29 janvier 2013 à 9h30
Questions orales sans débat — Évolution du prix du lait

Stéphane le Foll, ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt :

Vous évoquez, madame la députée, un effet de ciseaux entre le prix du lait, qui se stabilise à un niveau bas, et le coût de production, qui a augmenté en raison de l'accroissement du coût des céréales, qui semble se stabiliser lui aussi sur le marché mondial, voire baisser, effet de ciseaux qui nous oblige à prendre des mesures.

Un certain nombre de producteurs laitiers réclament un prix à quarante centimes. Avec un tel prix à l'échelle européenne, certains producteurs pourraient poursuivre leur activité mais d'autres auraient une rémunération que nous ne pouvons accepter. Il y a des écarts énormes. Il est très difficile de fixer un prix à l'échelle européenne.

Toute la bataille que nous devons mener à l'échelle européenne est de faire comprendre à un certain nombre de nos partenaires que nous avons besoin d'une régulation du marché, que nous devons essayer de mieux organiser les producteurs et que nous ne pouvons pas laisser des industriels, voire les grandes coopératives, fixer les lignes stratégiques de la production laitière, surtout que ces dernières se tournent souvent vers l'exportation. Si, un jour, un marché à l'exportation ne trouve pas de débouchés, toute la production revient sur le continent européen, ce qui fait baisser les prix.

Nous devons donc être capables, ensemble, surtout avec la perspective de sortie des quotas de 2015, de rediscuter d'un certain nombre de mécanismes. Nous avons mis sur la table des idées pour réguler le marché du lait à l'échelle européenne. Je vous avoue que ce n'est pas facile, mais la France est à l'initiative.

Au niveau national, dans un cadre de contractualisation que nous allons faire évoluer, nous avons pris des mesures pour permettre aux producteurs de s'organiser. Neuf organisations de producteurs ont d'ailleurs été reconnues, dont l'une fait partie de France Milk Board.

Nous essayons d'organiser la filière et, surtout, de donner du pouvoir aux producteurs. La réforme de la PAC devra tenir compte aussi, dans la répartition des aides, de la déprise laitière que nous constatons vous et moi dans le grand Ouest mais aussi partout ailleurs. Les producteurs laitiers arrêtent souvent la production laitière pour faire des céréales et il faut arrêter ce processus. Nous avons besoin de garder de l'élevage, de la polyculture élevage. Cela fera partie des propositions que j'ai faites et sur lesquelles j'ai obtenu, je le pense, une écoute favorable à l'échelle européenne ; il faut voir comment l'on peut primer les premiers hectares, ceux sur lesquels il y a de l'élevage, de l'emploi.

Tel est en tout cas tout le débat qui va nous occuper au cours de cette année 2013, la réforme de la PAC, la loi d'avenir agricole, sur lesquelles nous aurons bien sûr à revenir.

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