Intervention de Jean Lassalle

Séance en hémicycle du 16 mars 2016 à 15h00
Biodiversité — Article 5

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Lassalle :

Je ferai entendre une petite musique un peu différente dans ce débat, d’ailleurs confortée à l’instant par notre collègue David Douillet. Je pensais qu’en engageant une grande réflexion sur la biodiversité, nous tâcherions de revenir sur des maux anciens qui ont littéralement pétrifié tout débat sur cette cause si importante. D’abord s’est abattue sur nous, dans les années 1990 et 2000, une cataracte de directives européennes dont la France a largement été l’initiatrice. Tout cela a été transcrit en droit français sur ordonnance présidentielle, sans débat, en indiquant seulement le titre des textes, ce contre quoi je me suis insurgé à plusieurs reprises. Il en résulte actuellement un maelström dans lequel il est absolument impossible de discerner quelque chose.

Lorsque les choses vont trop mal, on a la souplesse de tuer quelques loups supplémentaires. Lorsque les choses vont beaucoup plus mal, on accuse la Commission européenne en parlant de chasser le commissaire européen. Tout cela finit dans l’indifférence générale qui produit dans nos campagnes des effets désastreux, notamment le vote pour le Front national. Les commissions consultatives telles que le conseil national de la chasse sont selon moi le degré zéro de la démocratie car elles ont un rôle purement consultatif. Tout est déjà mis au carré d’avance, elles ne servent qu’à faire croire qu’on se concerte. Or la biodiversité est un bien commun, et même l’un des plus précieux. Il devrait donc être défendu en priorité par ceux qui ont l’honneur de vivre dans des territoires qu’ils aiment au point d’avoir choisi d’y vivre et ils sont pour l’heure complètement exclus de ces instances.

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