Intervention de Dominique Schott

Réunion du 3 mars 2016 à 9h00
Mission d'information relative au paritarisme

Dominique Schott, vice-président du FPSPP :

J'ai été salarié de la FNAC, où je m'occupais plus spécialement des nouvelles technologies. En vingt ou trente ans, j'ai tout vu passer, du VHS au Super-8 et au DCC, autant d'innovations merveilleuses dont les deux tiers n'ont pas duré plus de cinq ans. Je suis donc issu d'un milieu où il fallait sans cesse s'adapter : les nouveautés étaient permanentes.

La formation professionnelle me convient donc bien, et j'ai exercé plusieurs fonctions dans ce domaine. J'ai notamment été président d'Opcalia, deuxième plus grand OPCA interprofessionnel. Au sein du FPSPP, je pense qu'il faut que nous revenions à l'essentiel : nous pouvons expérimenter des choses, mais il faut tout de suite les évaluer pour en tirer les conséquences, et réaffecter les sommes lorsque l'expérimentation ne fonctionne pas. C'est ce que nous avons essayé de faire au cours de l'année 2015.

Nous avons entre les mains l'outil de la promotion sociale, et je suis très bien placé pour le savoir puisque j'ai quitté le système éducatif sans diplôme. Toute mon évolution tient à cette promotion sociale. Il faut donc faire comprendre aux gens que grâce aux dispositifs que nous finançons, il est possible de se former tout au long de la vie, tout le temps. C'est possible, personne n'est nul. Par exemple, dans les entreprises, tout le monde se sert de l'informatique. Or les deux tiers de ces personnes n'ont jamais appris l'informatique, une partie de la formation s'est donc faite de manière spontanée. Les techniques changent de plus en plus rapidement ; partout on dit qu'au cours de sa vie, un salarié devra changer deux ou trois fois de métier. Ce n'est pas un problème si l'on a les outils pour accompagner et former les travailleurs.

Sur ce point, un des éléments très importants de la dernière réforme est la création du conseil en évolution professionnelle (CEP). Ce n'est pas parce que l'on est ferblantier aujourd'hui que l'on doit passer le reste de sa vie professionnelle dans la métallurgie. Il faut savoir se remettre en question et se projeter, se demander ce que l'on aimerait faire demain. Un ferblantier peut devenir infirmier. Il faut parfois remettre les compteurs à zéro et donner aux gens l'opportunité d'évoluer. C'est ainsi que nous aurons des personnes efficaces, parce qu'elles seront enthousiastes. Seul l'enthousiasme peut porter les gens ; lorsque l'on envoie les gens en formation de manière contrainte, les résultats sont médiocres. Il faut donc donner à tout le monde l'envie de se former, mais pour cela il faut faire entrevoir des horizons nouveaux.

C'est ce à quoi nous nous attachons avec M. Pierre Possémé, car nous avons l'avantage d'être deux personnes extrèmement pragmatiques, qui ne sont pas issues des appareils.

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