Intervention de Jacques Bompard

Réunion du 23 mars 2016 à 9h00
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Bompard :

Définir notre régime politique est une tâche complexe. Le peuple se sent complètement dépossédé de ses droits ; en outre, les partis et les médias, c'est-à-dire les deux principaux animateurs de notre vie politique, subissent un rejet profond. Enfin, plus de la moitié de nos compatriotes refusent de participer à des élections qu'ils estiment être des mascarades.

Le rapport de la CMP est animé d'une bonne volonté technicienne, mais il omet l'état des lieux si important dressé par l'ensemble des Français : ces élections sont faussées ! En effet, la mauvaise représentation médiatique, la surreprésentation des élus parisiens, le règne de l'arbitraire et du copinage, le développement d'un système liant les sondeurs, les médias et les grands propriétaires financiers, ont miné la possibilité d'organiser des scrutins sincères. Les nombreuses révélations sur des intrusions dans la sphère publique d'intérêts divergents du bien commun couronnent ce rejet. Face à cette situation, la seule réponse de l'État consiste à introduire des règles de conduite, au lieu d'assurer un service volontariste du bien commun.

Le traitement médiatique constitue un problème évident, puisque les candidats ne sont élus que par une minorité clinique et sont rejetés par le peuple. Celui-ci n'est pas intéressé par la désignation de celui – M. Hollande ou un autre – qui continuera de s'arroger le suivi médiatique. Il n'y a qu'à voir le CSA, dont l'impartialité laisse dubitatif.

Il conviendrait de remplacer ce texte par des dispositions plus ambitieuses, plus cohérentes et moins déconnectées de la désaffection des Français, cette dernière restant la même à 18, 19 ou 20 heures.

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