Notre collègue Philippe Gosselin nous a fait part de son embarras, terme élégant que l'on pourrait remplacer par celui de malaise. Il n'y a pas lieu de mépriser l'ensemble des dispositions du texte, mais nous rejetons la méthode de la procédure accélérée et le calendrier. À moins d'un an de l'élection présidentielle, ces textes nourriront l'antiparlementarisme car l'on dira que « les politiques » – expression dépourvue de la moindre signification – font leur tambouille sur leur petit coin de fourneau. Je le regrette d'autant plus que ces propositions de loi contiennent, comme l'a dit Mme Untermaier, des réflexions et des mesures tenant compte de remarques objectivement formulées par diverses instances, notamment la Commission nationale de contrôle de la campagne électorale. Ainsi, il semble opportun de ramener à six mois la durée de calcul des dépenses de campagne engagées par ceux qui, la plupart du temps, ignorent un an avant le scrutin s'ils y participeront et ne mènent campagne que dans les derniers six mois.
Je regrette que l'on agisse, comme trop souvent au cours de cette législature, sous le coup de la précipitation et dans un calendrier qui incitera les citoyens à l'abstention, au vote extrême et à l'antiparlementarisme, nuisant ainsi à notre démocratie au lieu de la servir.