Intervention de Jean-Christophe Lagarde

Réunion du 23 mars 2016 à 9h00
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Christophe Lagarde :

Il s'agit d'une entreprise, non plus de nettoyage ou de toilettage, mais de verrouillage.

Pendant quatre ans et onze mois, les médias, notamment audiovisuels, favorisent, pour des raisons purement commerciales, les candidats ou les partis politiques les plus connus et les plus à même de leur attirer de l'audience.

Dans ces conditions, conserver une période légèrement plus longue que celle de la période officielle et durant laquelle tous les candidats ayant recueilli leurs cinq cents parrainages aient accès aux médias me paraît raisonnable.

Ce n'est pas parce que les organes de contrôle estiment que le calendrier que vous proposez leur convient mieux que nous devons nous y plier, et ce d'autant moins que le contrôle de l'équité entre les candidats sera plus difficile et plus subjectif encore. En effet, l'égalité se mesure aisément, mais en fonction de quoi évaluer l'équité : en fonction du poids des formations politiques ? En vertu de quelle règle un candidat devrait-il appartenir à une formation politique ? En fonction des enquêtes d'opinion ? Mais que ferons-nous si les enquêtes d'opinion se retournent ?

En réalité, votre amendement est inspiré par l'idée que les partis politiques qui se partagent habituellement le pouvoir auront d'ores et déjà présélectionné leurs deux candidats, et qu'il faut préserver et accroître le temps d'antenne des seuls candidats dont on espère et organise la présence au second tour. C'est une idée délétère pour la démocratie, et je considère que, dans les cinq à six semaines précédant l'élection, les candidats que vous estimez peu intéressants ou ayant peu de chance d'accéder au second tour ont droit malgré tout à l'égalité du temps de parole.

Le temps de parole est une chose, l'heure de diffusion en est une autre, et l'équité n'existe pas : elle se réduirait en l'espèce à un jugement subjectif des autorités concernées.

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