Intervention de Général Philippe Boutinaud

Réunion du 16 mars 2016 à 16h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Général Philippe Boutinaud, commandant la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris :

C'est un honneur pour moi et pour les officiers qui m'accompagnent d'être devant vous. C'est pour ma part la quatrième fois, depuis trois mois, que j'ai l'occasion d'échanger avec des parlementaires, et je trouve cela tout à fait salutaire.

Je suis ici parce que, le 13 novembre dernier, j'étais le commandant des opérations de secours de la plaque parisienne et de Saint-Denis. Il s'est agi d'une opération de secours très complexe mais qui est considérée par les professionnels de l'urgence français et étrangers comme une réussite malgré l'immensité des difficultés. Quand on compte 130 morts, il convient toutefois de rester modeste, et c'est bien dans cet esprit que j'aborde cet échange avec vous. Mes premières pensées vont naturellement aux victimes et à leurs proches, auxquels nous pensons énormément parce que nous les avons vus de nos propres yeux ce soir-là.

Je présenterai le cadre général de l'opération, les difficultés que nous avons rencontrées, ce que j'identifie comme des facteurs de succès, ce qui constitue également des forces de frottement, enfin la coopération avec les autres acteurs.

D'abord les faits : c'est la plus grosse opération de secours dans la capitale française – du moins par le nombre des victimes – depuis les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. La dernière fois que Paris a été frappé par des attentats, c'était il y a environ vingt ans, à la station RER de Port-Royal. Le 13 novembre, les sapeurs-pompiers sont intervenus simultanément sur sept sites différents, ce qui ne s'était jamais produit – il faut le garder à l'esprit. Nous étions « fixés » sur deux sites : le Stade de France et les 10e et 11e arrondissements. Bien sûr, rien ne nous indiquait à vingt-deux heures que nous allions nous limiter à sept sites, ce qui nous a conduits à prendre un certain nombre de mesures conservatoires pour éviter de nous faire déborder.

Quarante minutes se sont écoulées entre la première explosion, à 21 heures 19, et la fixation des terroristes dans le Bataclan à 22 heures. Dans la partie parisienne, les événements se sont déroulées au sein d'un carré très limité puisque de moins de quatre kilomètres carrés. Les actes terroristes du Bataclan ont été le dernier point mais nous avions en permanence en tête que d'autres frappes risquaient de survenir.

La totalité de l'action des secours s'est établie dans un délai d'un peu moins de huit heures puisque nous avons commencé à 21 heures 20 et que les opérations actives se sont terminées à 5 heures 30, étant entendu que toutes les évacuations ont été réalisées bien avant 5 heures 30.

On peut diviser notre action en quatre phases successives. La première est une phase de réaction, chaotique et qui l'est toujours dans ce type de circonstances ; la meilleure façon de la « récupérer » est d'avoir des actes réflexes et des mesures planifiées. En clair : les gens téléphonent aux pompiers et, systématiquement, on envoie des moyens aux adresses indiquées. Cette phase dure, j'y ai fait allusion, une quarantaine de minutes, depuis la première frappe au Stade de France et le début des opérations actives au Bataclan.

La deuxième phase consiste à reprendre l'initiative et s'étend entre 22 heures et l'assaut final au Bataclan entre minuit et minuit et demie environ.

La troisième phase est celle de la concentration des efforts, car il ne faut pas oublier que, pendant que les choses continuent dans Paris, j'ai un souci permanent : celui des 72 000 spectateurs qui se trouvent au Stade de France.

La quatrième et dernière phase est celle du retour à la normale puisque, à partir de cinq heures du matin, j'ai donné des ordres pour qu'à huit heures du matin l'ensemble des moyens de secours soient ramenés à 100 %.

Au total, le 14 novembre, à 4 heures 21, le bilan que j'ai donné au préfet de police s'établissait à 381 victimes traitées par les sapeurs-pompiers de Paris, se répartissant en 124 personnes décédées, 100 urgences absolues et 157 urgences relatives. D'autres victimes se sont présentées spontanément dans les hôpitaux.

Le potentiel, je viens de le mentionner, a été ramené à 100 % à 8 heures le samedi matin, ce qui signifie que tous les vecteurs avaient été complétés à nouveau en oxygène, en tout ce que vous pouvez imaginer comme produits pharmaceutiques pour les ambulances de réanimation et pour les véhicules de secours et d'assistance aux victimes (VSAV).

Environ 500 pompiers de Paris sont intervenus auxquels il faut ajouter les 200 qui se trouvaient dans la chaîne de commandement et de soutien. Ont été déployés 125 engins dont deux ont été touchés par balles, juste en face du Bataclan, l'un étant rendu complètement inutilisable. Les premiers intervenants sont arrivés, suivant les sites, entre trois et douze minutes après le premier appel – douze minutes pour le Comptoir Voltaire puisqu'il s'agit du cinquième site frappé et qu'il a fallu chercher des secours dans des casernes un peu plus éloignées, les casernes environnantes étant déjà mobilisées. Je rappelle qu'en France les secours sont censés arriver dans les trente minutes. Nous pouvions donc difficilement faire mieux. Ce délai concerne les premiers intervenants qui ont demandé des renforts.

La difficulté initiale est, vous l'imaginez, de savoir ce qui se passe, où, et qui est contre qui… Nous avons reçu, entre 21 heures 30 et 22 heures, 700 appels. De 21 heures 20 à 22 heures, nous avons décroché 584 appels, pour des conversations d'une durée moyenne d'une minute et vingt secondes. Le temps d'attente était de six à quarante-neuf secondes, compte non tenu du disque qui vous indique que votre conversation va être enregistrée, qui dure vingt secondes et qu'aux termes de la loi nous sommes tenus de passer. Une seule personne a attendu deux minutes et cinquante-cinq secondes avant que nous ne décrochions. Je me suis entretenu avec un cadre d'une importante société française de téléphonie : il m'a indiqué qu'aucune autre plateforme que la nôtre, en France, n'était capable de répondre à un tel flot d'appels. Il faut ajouter à cette difficulté le grand nombre d'adresses différentes qui nous a été donné : quand les choses se passent à l'angle de plusieurs rues, on vous donne plusieurs adresses ; en outre, il arrive que certaines personnes soient si paniquées qu'elles vous donnent l'adresse de leur domicile.

Pour ce qui est du Stade de France, je me suis immédiatement posé la question de savoir s'il fallait arrêter le match et faire évacuer le stade. Il se trouve que j'étais déjà sur place. J'ai rejoint l'état-major et l'officier commandant les opérations de secours (COS) – présent, tout comme le directeur des secours médicaux (DSM), dès qu'est organisée une manifestation réunissant plus de 30 000 personnes – nous a demandé nos instructions. Nous lui avons demandé de dire aux autorités se trouvant sur place de ne pas faire évacuer le stade, puisque nous avions à ce moment précis la certitude qu'aucune explosion n'avait eu lieu à l'intérieur. Nous avons également demandé qu'on joue le match jusqu'au bout afin d'éviter tout flux de personnes sortant avant la fin. Le préfet de Seine-Saint-Denis était sur place avec le Président de la République et c'est à niveau-là que la décision a été prise, décision qui, il faut le souligner, a considérablement servi les secours.

Nous avions de multiples raisons de départ, les uns nous appelant pour signaler une explosion, d'autres une fusillade, d'autres encore une prise d'otages.

Malgré toutes les difficultés auxquelles nous avons été confrontés, j'estime qu'il s'est agi d'une opération de secours réussie, étant donné qu'il était vraiment difficile de faire mieux et, cela étant dit, une fois encore, je m'incline avec un profond respect devant la peine des familles endeuillées.

Je discerne quatre facteurs de succès. Le premier a été l'anticipation. Voilà dix ans, en effet, que nous échangeons avec nos collègues des autres villes européennes, en particulier ceux exerçant dans des capitales. Nous avons tiré les enseignements de ce qui s'était passé à Madrid, à Londres, à Bombay. Les pompiers de Paris avaient créé le plan « Rouge », par la suite généralisé à la France entière : conçu en 1978, il visait à faire face à un grand nombre de victimes mais en un point unique. À l'issue du retour d'expérience avec nos collègues espagnols et britanniques, nous nous sommes aperçus que si nous étions confrontés à plusieurs frappes simultanées, ce qui ne s'était jamais produit et qui a eu lieu pour la première fois le 13 novembre dernier, le plan « Rouge » ne serait pas la bonne réponse.

Aussi, en 2005, avons-nous conçu le plan « Rouge Alpha ». Il n'existe qu'à Paris et la plupart de nos collègues des grandes villes françaises sont en train de l'adopter. Il permet de faire face à plusieurs frappes simultanées en divers lieux et d'accélérer le traitement des victimes.

Nous nous sommes donc adaptés à la menace, nous suivons ce qui se passe ailleurs et observons de quelle manière nos collègues étrangers réagissent. Or, depuis quelques mois, il était évident que se multipliaient les fusillades mortifères. Nous y avons travaillé bien avant l'été 2015. Le 8 octobre dernier, avec l'accord du préfet de police, le professeur Tourtier et moi-même sommes allés voir le professeur Carli. Nos réflexions ont abouti à l'organisation d'un exercice le 13 novembre au matin avec l'ensemble des SAMU.

Le deuxième facteur de succès a été l'organisation. À la BSPP, nous avons colocalisé le centre de traitement de l'alerte, qui reçoit les appels des requérants, l'état-major opérationnel, qui est notre salle de gestion de crise, et la coordination médicale qui est ma partie puisque je dispose de plus de soixante médecins à la BSPP. Cette configuration a été définie en 2011 et fonctionne très bien puisque, quand vous devez donner un ordre ou faire circuler une consigne, il suffit d'ouvrir une porte…

Le commandement est très centralisé. C'est le commandant des opérations de secours, le chef, c'est-à-dire moi, qui donne les ordres. Leur exécution, la conduite sur le terrain n'en est pas moins totalement décentralisée. Dès lors que les priorités ont été affichées, chaque centre qui reçoit un départ de secours sait où ses effectifs doivent aller et pour quel motif, l'exécution de l'opération étant confiée au cadre le premier arrivé sur place, qui a toute autorité pour prendre sa radio et demander des moyens en renforcement. C'est le centre opérationnel qui, ensuite, lui envoie les moyens dont il a besoin. Ce système est parfaitement rodé, puisque la BSPP effectue près de 1 250 interventions par jour.

Nous avons par ailleurs un état-major opérationnel à deux niveaux. En posture immédiate, la salle de crise de la BSPP est activée environ 280 fois par an, soit très régulièrement – elle l'a été, le 13 novembre, à 21 heures 25. Mais la salle de crise peut également être activée en posture renforcée avec un certain nombre de personnes logées sur place ou à proximité et qui sont d'astreinte et, alors qu'ils disposent d'une heure et demie, toutes sont arrivées en quarante minutes. On peut donc considérer qu'à 22 heures 10 la totalité de la salle de crise de la BSPP était opérationnelle.

Le troisième facteur de succès a été la préparation opérationnelle. Nos procédures sont rodées du fait d'exercices que nous réalisons tous les samedis matins sur des thèmes portant sur les attentats. Nous nous exerçons également, je l'ai dit, avec les SAMU et avec celui de Paris en particulier. Il ne faut pas oublier que la BSPP est une unité militaire : quarante-cinq de nos soixante médecins ont des opérations extérieures (OPEX) à leur actif, et la plupart des officiers de la Brigade ont également participé à des OPEX. Par conséquence, prendre en compte des blessés et agir sous les tirs, cela nous est arrivé à tous et ne risque pas de déstabiliser mes cadres.

Les décisions prises ont constitué le quatrième facteur de succès. Certaines sont planifiées. Les demandes de renforcement, par exemple, visaient à anticiper une montée en puissance, le risque que de multiples sites allaient être frappés. Les messages correspondants sont préformatés et il suffit de les expurger de ce dont nous n'avons pas besoin, messages qui vont beaucoup plus vite à envoyer que s'il nous fallait spécifier à chaque fois ce qu'il nous faudrait. Nous avons donc demandé immédiatement deux colonnes de renfort-attentat au centre opérationnel de la zone de défense et de sécurité de Paris, mais aussi le concours d'hélicoptères dans le cas où il faudrait évacuer des blessés, en évacuation secondaire, en dehors de la région parisienne – nous n'en avons pas eu besoin, tant mieux. En outre, le concours des associations de sécurité civile est planifié. Entre les attentats du mois de janvier et ceux du mois de novembre, nous avons en effet mis au point, avec la Croix-Rouge, l'Ordre de Malte et la Protection civile de Paris un accord aux termes duquel ces organisations nous envoient immédiatement, en cas de besoin, un officier de liaison au centre opérationnel. Vers 22 heures 15, j'ai eu un représentant de chacune de ces associations, ce qui nous a permis, par leur intermédiaire, d'envoyer des vecteurs d'évacuation sur les points où c'était nécessaire. Une autre mesure d'anticipation consiste à pouvoir s'appuyer sur les hôpitaux des armées Bégin et Percy.

À côté des décisions planifiées, il y a les décisions de conduite. Parmi ces dernières, nous sommes passés en une heure de sept à vingt et une ambulances de réanimation. Une ambulance de réanimation est un petit hôpital sur quatre roues, avec un médecin, un infirmier et un conducteur. La BSPP doit en avoir six en ligne tous les jours. Il se trouve que, le 13 novembre, nous en avions sept car, occasionnellement, nous pouvons avoir besoin de procéder à des évacuations sanitaires – c'est nous qui, par exemple, prenons en compte, à Villacoublay, les soldats rapatriés d'une mission extérieure. Le docteur Bignand, ici présent, m'a proposé de rappeler les médecins et d'armer des véhicules de secours et d'assistance aux victimes pour les transformer en ambulances de réanimation. Ainsi, au bout d'une heure, je disposais de vingt et un vecteurs médicalisés avec chacun un médecin, un infirmier et un conducteur.

Une deuxième décision a beaucoup joué en faveur de la réussite de cette opération : le baptême du terrain. Je vous l'ai dit, nous avons reçu un grand nombre d'adresses différentes et l'idée a été de donner un mot-clef pour chaque site afin que nous parlions tous le même langage. Vers 22 heures, 22 heures 10, j'appelle le centre opérationnel de zone, m'entretiens avec le chef d'état-major auquel je propose de donner un nom aux différents sites : « République », « Bataclan » etc. Voilà pour la BSPP et la préfecture de police ; je ne sais pas si cette idée a été reprise au-dessus.

Sur chaque site, j'ai demandé qu'on identifie un commandant des opérations de secours et qu'on s'assure de la présence d'un directeur des secours médicaux – ce qui a été fait.

Deux décisions nous ont par ailleurs permis de reprendre l'initiative concernant les appels : nous avons changé le message d'accueil du 18 et du 112, pour informer qu'en raison des événements graves qui se déroulaient dans la région parisienne, si l'appel n'était pas urgent, il était recommandé de le différer. Cette seule mesure a permis l'effondrement du nombre d'appels. Un peu plus tard, vers 23 heures, 23 heures 15, nous avons commencé à communiquer sur Twitter et sur Facebook et notre message, du même type, a été relayé 29 000 fois par tweet et 39 000 fois via Facebook – d'après les spécialistes, il s'agit de bons chiffres, attestant d'un taux de pénétration important.

Tout, bien sûr, ne s'est pas bien passé dans le meilleur des mondes : vous devez savoir, les familles des victimes doivent savoir, qu'il y a eu des forces de frottement concernant certes les victimes, mais aussi les secours.

La sécurité des sites a posé problème. Il est impératif de protéger les secours. Or nous ne savons pas, quand nous arrivons, si les terroristes sont toujours dans les parages. Mes hommes n'ont pas hésité une seule seconde à s'engager, mais ils l'ont fait parfois au péril de leur vie. La police a fait tout ce qu'elle pouvait mais, là encore, les premiers sites étant couverts, quand vous arrivez au troisième ou quatrième, cela devient difficile. Reste que tout s'est bien terminé puisqu'il n'y a pas eu de frappe supplémentaire – mais cela, on ne le sait qu'à la fin de l'histoire.

La deuxième difficulté est l'identification du commandant des opérations de police (COP), qui s'ajoute au COS et au DSM. Le COP est pour nous important car c'est lui qui met en place le plan « Rouge Alpha Circulation » (PRAC) qui permet de libérer des axes routiers pour faire arriver les secours et, surtout, pour libérer les axes d'évacuation des blessés. Il est donc nécessaire de pouvoir identifier immédiatement le policier responsable. La préfecture de police en a bien conscience et je puis vous garantir que des décisions ont été prises puisque, depuis le 13 novembre, au cours de plusieurs opérations, j'ai vu arriver le COP portant une chasuble jaune aisément identifiable.

Ensuite, les demandes extérieures de renseignements sont chronophages. J'ai reçu un tas de coups de téléphone de gens cherchant à savoir ce qui se passait ; or, quand on commande, on n'a pas le temps de répondre à tout le monde. Je suis poli, dès lors j'ai répondu à tout le monde ; mais cela est susceptible de vous démobiliser au moment où il faut prendre une décision.

Une dernière force de frottement est ce que j'appelle les fausses alertes par le haut. N'y voyez pas de ma part une critique des médias mais, souvent, ces derniers rapportent en direct des informations qui aboutissent à un « haut niveau », à la suite de quoi on nous appelle pour nous demander si nous sommes au courant, par exemple, d'une attaque à la gare du Nord. Nous vérifions : il n'y a pas d'attaque à la gare du Nord. Dix minutes plus tard : « Mon général, on nous dit qu'il y a cent morts à la gare du Nord. » Or je suis sûr que personne n'est mort à la gare du Nord, puisque nous avons envoyé des pompiers pour le vérifier. D'où l'intérêt de colocaliser le centre de traitement de l'alerte avec la salle de crise : nous demandons aux opérateurs d'interroger les personnes qui éventuellement appellent à ce sujet pour savoir où ils se trouvent exactement et s'ils voient ou non des blessés, s'ils voient ou non des gens armés. Au bout de cinq minutes, personne n'avait rien vu : tout n'était donc que rumeurs et ces rumeurs étaient arrivées par le haut. Lors de la prise d'otages de l'Hyper Cacher, j'étais alors commandant en second de la Brigade et présent au centre opérationnel : on m'a demandé cinq fois dans l'après-midi des secours pour des prises d'otages qui n'en étaient pas. Or nous ne pouvons pas faire partir les secours sur le fondement d'une rumeur.

Après avoir mentionné les forces de frottement, j'en viens à la coopération avec les autres acteurs que je qualifie d'excellente malgré les difficultés rencontrées.

D'abord avec le SAMU, avec lequel nous parlons régulièrement et que par conséquent nous connaissons. Il y a toujours des difficultés initiales d'appréhension mais je puis vous assurer que la coordination, ce soir-là, a fonctionné et pour une bonne et simple raison : nous avions réfléchi ensemble, nous nous étions exercés ensemble le matin même et la nuit, au Bataclan, le professeur Carli, le professeur Tourtier – mon directeur des secours médicaux – et moi-même avons tous les trois pris la décision d'évacuer les blessés qui sortaient et de les médicaliser à environ 500 mètres de là. Tous les accès au site étaient bouclés par la police et seule la rue Oberkampf était utilisable.

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