Intervention de Philippe Goujon

Réunion du 16 mars 2016 à 16h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Goujon :

En tant qu'élu parisien, ma reconnaissance va à l'action des hommes de la BSPP et du SAMU.

Les missions de la BSPP vont croissant, auxquelles il faudra éventuellement ajouter celles liées à la survenance d'autres attentats multisites – qui sait, plus difficiles encore à traiter que celui-ci –, à la construction prochaine du Grand Paris Express, au risque d'une crue centennale et donc à l'application des plans de prévention des risques d'inondation (PPRI), à la tenue, au mois de juin prochain, de l'Euro 2016, à l'organisation possible de prochains Jeux olympiques, d'une prochaine Exposition universelle…

Or on constate que le budget spécial de la préfecture de police dédié aux sapeurs-pompiers de Paris est en baisse. Et si nous avons pu le stabiliser pour cette année, il n'en reste pas moins en forte diminution par rapport à 2014, si bien que vous perdez des effectifs – perte que j'évalue à 250 personnes, ce qui est loin d'être négligeable – et si bien que vous devez fermer plusieurs sites, abandonner un certain nombre de véhicules, non seulement des grandes échelles, mais certainement d'autres aussi. Du coup, les investissements sont en baisse… Bref, on note une distorsion entre l'augmentation des besoins de la Brigade – et Dieu sait si vous avez dû intervenir massivement lors de cet attentat – et la baisse des moyens, même si cette dernière, j'y insiste, aurait pu être plus grave encore – la mise en oeuvre du plan de modernisation a été quasiment interrompue.

Vous avez évoqué le PRAC et la rapidité avec laquelle vous arrivez sur les lieux ; mais, là aussi, la politique d'urbanisme de la Ville de Paris, je le dis de façon objective, consiste à restreindre de plus en plus la circulation : les projets d'aménagement d'une demi-douzaine de places parisiennes prévoient une quasi-suppression de la circulation ; la voie express de la rive droite va être définitivement fermée à partir du mois de juillet – je m'exprime en présence du député de la circonscription concernée, Pierre Lellouche, qui a d'ailleurs récemment posé une question au Gouvernement sur le sujet. Un certain nombre d'unités de police nous ont fait part de leur difficulté, déjà dans les circonstances actuelles, à se rendre sur les lieux où ont été commis des attentats. Qu'en est-il dès lors de la capacité d'intervention de la BSPP, de sa capacité, en particulier, à parvenir aussi rapidement sur les lieux que cela a été le cas au Bataclan ?

J'ai ensuite une question à poser au professeur Carli : les blessés ont certes été traités mais, nous a indiqué le directeur général de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (APHP), la durée moyenne d'attente aux urgences, à Paris, est de quatre heures – durée qui va bien souvent jusqu'à sept à huit heures dans certains hôpitaux parmi ceux que vous avez cités et que je connais bien. Aussi, que se passe-t-il pour les patients qui se trouvent déjà aux urgences et qui attendent, donc, de quatre à huit heures, et pas forcément pour de simples entorses, alors que les hôpitaux où ils se trouvent accueillent des centaines de personnes blessées par les attentats ? Pourquoi n'a-t-on pas transféré également ces blessés vers les hôpitaux privés, que vous n'avez pas mentionnés ?

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