Intervention de Général Philippe Boutinaud

Réunion du 16 mars 2016 à 16h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Général Philippe Boutinaud, commandant la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris :

Je répondrai en partie à votre question, monsieur le président, mais hors enregistrement afin que des oreilles indiscrètes et mal intentionnées n'utilisent pas ma réponse contre nous.

Pour le reste, la question est de savoir si l'on peut inventer des forces de sécurité, GIGN, BRI ou RAID, qui soient un peu pompiers, ou bien si l'on doit faire des pompiers de Paris des agents de sécurité de ces unités d'élite. Cette question complexe n'est pas tranchée et nous y réfléchissons. C'est compliqué, parce qu'il faut absolument que vous soyez protégé au moment où vous agissez. Même à la guerre, quand un médecin pose une perfusion, il ne tient pas un pistolet – c'est toute l'ambiguïté de la question. Et le pompier, si vous l'équipez avec un gilet pare-balles et un casque en kevlar, il ne faut pas qu'il se fasse tirer dessus comme un lapin. Il y a un juste équilibre à trouver, et je ne suis pas persuadé qu'il y ait de solution. Nous avons commencé d'examiner les pratiques étrangères et, pour l'instant, à ma connaissance, aucune décision politique ne demande aux secouristes, qu'ils soient militaires ou non, de s'équiper comme des forces spéciales.

Ensuite, peut-être serions-nous capables d'établir un tel dispositif à Paris, mais je suis incapable de vous dire s'il est envisageable dans d'autres villes de France, en métropole ou outre-mer. Il faut donc bien réfléchir à la portée de ce genre de proposition. Si, aujourd'hui, les Parisiens sont peut-être plus exposés que les autres, et si ce dispositif permet de mieux les protéger, les terroristes risquent de frapper dans les villes qui en seraient dépourvues.

Je suis donc prêt, je le répète, à vous répondre hors micro sur l'aspect technique de la question ; quant à l'aspect politique, il revient bien évidemment à la représentation nationale d'y réfléchir.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion