Intervention de Général Philippe Boutinaud

Réunion du 16 mars 2016 à 16h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Général Philippe Boutinaud, commandant la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris :

Les pompiers s'exercent très régulièrement, tous les samedis matins. Une fois par mois, les groupements d'incendie sont associés à l'exercice. Nous définissons des thèmes compagnie par compagnie. Il serait laborieux de détailler la quantité astronomique de nos exercices. Et ce n'est pas d'aujourd'hui. Il y a huit ans, je commandais un groupement d'incendie et nos exercices étaient inopinés – celui qui part ne sait pas si c'est pour un exercice ou pour une intervention réelle – puis, sans doute pour moins gêner la population, ils ont été planifiés. J'ai demandé au préfet de police la possibilité de reprendre les exercices inopinés et il m'y a récemment autorisé. La coordination avec les autres services est une autre affaire et qui se décide au-dessus de moi. Nous nous exerçons en tout cas presque systématiquement avec la police, tandis que c'est un peu plus compliqué avec les autres services. Il ne faut par ailleurs pas perdre de vue que, lorsque vous procédez à un exercice, vous êtes quelque peu démuni s'il se passe quelque chose pendant ce temps-là.

Professeur Pierre Carli. Contrairement aux militaires, pour les civils le temps d'exercice n'existe pas, donc nous le prenons. Chaque année, le SAMU de Paris, dans un cadre universitaire, celui de la capacité de médecine de catastrophe, c'est-à-dire dans le cadre de la formation des médecins – qui à cette occasion proviennent de toute la France –, nous organisons un exercice. Des exercices d'envergure ont été réalisés au cours de la période 2005-2010 portant sur des attentats multi-sites dans les transports. À cette époque, le scénario retenu était celui d'explosion de bombes ainsi que cela s'était passé à Madrid et à Londres. Est venue s'y ajouter la notion de fusillade, qui ne faisait pas partie du scénario, et qui changeait la prise en charge des victimes, nous obligeant à prévoir des parcours différents. C'est pourquoi nous nous y sommes attelés dès 2013. Nous avons donc effectué trois exercices de fusillade monosite qui nous ont permis d'avoir une certaine connaissance – certes théorique – du sujet.

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