Intervention de Docteur Yves Lambert

Réunion du 16 mars 2016 à 16h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Docteur Yves Lambert, chef du pôle de l'urgence, directeur du SAMU des Yvelines :

Pour reprendre une précédente question, il n'y a pas que Paris. Les blessés, dans cet horrible attentat, étaient à proximité des hôpitaux – c'est ce qu'on vient de montrer en précisant que l'hélicoptère n'apportait pas, ici, de valeur ajoutée. Or, ne serait-ce que dans la grande couronne, nous voyons bien que nous serions amenés à utiliser des moyens quelque peu différents, a fortiori, donc, dans le reste de la France.

D'une manière générale, nous sommes en train de parler de plans, de préparation, de différentes activités. Reste qu'il faut souligner l'importance de la cellule d'urgence médico-psychologique qui a été très sollicitée. Les rapports des départements concernés ont montré que l'implication de ces cellules a duré plus d'un mois après les attentats.

Quand surviennent des événements qui ne correspondent pas tout à fait au plan, l'objectif n'est pas d'appliquer ce dernier mais bien de sauver le maximum de patients. Il faut pour cela un raisonnement d'état-major. En l'occurrence, l'involution par rapport au plan a été dans le bon sens. Ainsi, dans le cadre du damage control, nous avons dû prendre en charge un nombre de patients qui n'était pas prévu par ce système. Le damage control, qui est une prise en charge réfléchie, qui n'est pas le scoop and run des Anglo-Saxons, est une méthode qui doit être comprise par l'ensemble des services, y compris par la police. Le « tuilage » dont il a été fait état à plusieurs reprises est très important. Nous aussi, de notre côté, en tant que SAMU, nous devons comprendre comment fonctionnent les services de police afin de pouvoir intervenir. Nous avons eu de la « chance », si je puis dire, que les services de police, pour courageux qu'ils aient été ainsi que tout le monde l'a souligné, aient été peu impliqués. Mais comme il n'en ira sans doute pas toujours ainsi, nous avons besoin de comprendre les stratégies de tous.

En bref, il ne s'agit pas d'appliquer un plan parce que c'est le plan, mais le plan demeure fondamental pour aider à structurer l'action, mue par une réflexion d'état-major commune impliquant donc l'ensemble des services.

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