La difficulté pour les pompiers est qu'ils ne sont pas identifiés comme un service public ayant besoin de recevoir des informations sensibles. La police dispose de son système de remontée d'informations, l'armée du sien, et les pompiers, à la croisée des chemins, sont appelés quand quelque chose est arrivé. Or, pour pouvoir anticiper, il faut savoir exactement quels sont les modes d'action. C'était le sens de l'intervention tout à fait pertinente de mon adjoint.
Personnellement, je n'ai jamais su que le Bataclan était menacé. Quelqu'un, dans le pays, l'a-t-il vraiment su ? Ce que je puis vous dire, c'est que le colonel Gallet et moi passons notre temps à éplucher les modes d'action des autres. Vous avez cité Beslan ; la veille, à Beyrouth, il y a eu un attentat au cours duquel les secours ont été frappés. Nous discutons avec un certain nombre de nos homologues exerçant dans des zones très exposées. Je connais nombre de mes collègues, au Liban et ailleurs, et nous croisons nos informations. Mais cette pratique n'est pas institutionnalisée.