Intervention de Georges Fenech

Réunion du 16 mars 2016 à 16h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGeorges Fenech, président :

Je rappelle que le professeur Ludes est tenu au secret de l'instruction. Il me paraît difficile pour lui de répondre à cette dernière question.

Professeur Bertrand Ludes. S'agissant du circuit, c'est l'officier de police judiciaire, placé auprès des médecins du SAMU et de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris, qui décide du transport du corps et du lieu où il va être acheminé par des services de pompes-funèbres, avec des véhicules autorisés, une fois tous les indices nécessaires recueillis. La constatation de décès sur place est établie par les médecins-urgentistes et les réanimateurs. Je n'interviens qu'à la réception du corps à l'institut. Il n'y avait pas de membre de mon équipe sur place. Nous étions rassemblés à l'IML pour traiter au mieux la situation.

S'agissant de la visite du public, il faut préciser que le défunt peut être vu lorsqu'il a été identifié ou lorsque nous avons suffisamment de critères, au vu des éléments fournis par les officiers de police judiciaire, pour pouvoir présenter le corps. Il y a eu des personnes qui ont pris rendez-vous par l'intermédiaire de la CIAV, d'autres qui se sont rendues directement à l'Institut. Nous avons pris en charge les familles dans leur ordre d'arrivée. Elles ont d'abord été accueillies par les cellules d'urgence médico-psychologique (CUMP) installées sous des tentes à l'entrée de l'Institut. Puis, nous les avons fait patienter dans une des deux salles d'attente où elles étaient accompagnées par une psychologue-clinicienne qui leur a apporté son soutien et leur a expliqué comment les choses allaient se dérouler. Enfin, nous avons présenté chaque corps individuellement dans une vaste salle de présentation où la famille pouvait se recueillir. Autrement dit, les familles ont été prises en charge par étapes avec plusieurs sas de décompression pour essayer d'introduire autant de sérénité que possible.

Nous avons connu des pics de présentation, avec, par exemple, le lundi 16 novembre, quarante-trois corps.

Pour les terroristes eux-mêmes, je peux vous dire, tout en respectant le secret auquel je suis tenu, que le traitement médico-légal est le même. Les questions posées par le magistrat valent pour les victimes comme pour les auteurs. Nous devons déterminer un certain nombre d'éléments fixés dans la mission, donc, nous le faisons : ils figureront dans le rapport. Certaines familles des auteurs ont souhaité qu'il y ait présentation. Les opérations funéraires ont ensuite suivi leur cours en respectant la volonté des proches et la réglementation, mais de manière différée par rapport aux victimes des attentats, à quoi peut s'ajouter une complexité du travail plus importante.

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