Intervention de Pascal Perrochon

Réunion du 23 mars 2016 à 9h00
Commission des affaires économiques

Pascal Perrochon, responsable des affaires internationales de l'UIC :

Concernant les gains potentiels, je vous ai donné un chiffre qui est celui du Conseil européen de l'industrie chimique. L'étude d'impact qui a été faite au niveau de la chimie européenne a indiqué que nos exportations augmenteraient de 9 % dès lors que l'accord serait en vigueur.

S'agissant des données que je vous ai indiquées au niveau du PIB et de l'impact sur l'économie française, je précise qu'il ne s'agit pas d'une commande de l'industrie chimique. Ces données ont été publiées par des instituts privés, et Natixis les a publiées dans un rapport. Je vous donne les informations qui sont disponibles.

Pour notre part, nous voyons le gain potentiel en termes d'économies sur des droits de douane que nous devons payer actuellement sur le marché américain : l'économie qui peut être faite en supprimant, par exemple, les tarifs, est de l'ordre de 1,5 milliard d'euros par an de chaque côté de l'Atlantique, pour la chimie européenne et la chimie américaine. Ce sont des données fiables, car nous savons combien nous payons de droits de douane actuellement lorsque nous exportons aux États-Unis et combien paient les Américains lorsqu'ils importent leurs produits : ils s'élèvent en moyenne à 3 %. Si nous pouvons gommer cette obligation de payer des droits de douane, qui s'annulent, ce seraient autant de gains immédiats en termes de compétitivité.

Pour ce qui est de la recherche et des tests, dès lors qu'on peut éviter les doublons, concernant les recherches menées de part et d'autre de l'Atlantique, ce sont autant d'économies pour nos industriels et autant d'argent injecté ailleurs, dans de nouveaux investissements, dans la création de nouvelles unités.

Le paysage de la chimie en Europe est clair : une grosse partie de la chimie de commodités a déjà été délocalisée en Asie ; il nous reste la chimie de spécialités. Nous devons mettre le paquet sur l'innovation et la recherche, pour créer de nouveaux produits, notamment dans une période où l'on doit trouver des produits de substitution, développer la chimie du végétal, la chimie du recyclage, autant de domaines dans lesquels nous devons avancer pour être moins dépendants du pétrole.

Ce sont des domaines dans lesquels l'Europe, et la France en particulier, ont un rôle à jouer. Si nous arrivons à économiser dans des secteurs où nous perdons de l'argent – doublons, droits de douane – et à réinjecter de l'argent dans la recherche et développement, c'est bon pour nous.

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