Intervention de Manuel Valls

Séance en hémicycle du 29 mars 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Unité nationale

Manuel Valls, Premier ministre :

Monsieur Estrosi, vous nous appelez à l’unité nationale. Bien sûr, l’unité nationale, ce n’est jamais gommer les différences ni la confrontation démocratique. C’est la démocratie que les terroristes ont voulu attaquer, une démocratie dont on conteste souvent, dans certains cercles, les fondements même. Or cette démocratie, nous la faisons vivre et elle bat ici, à l’Assemblée nationale, dans cet hémicycle.

Pourtant, il faut avancer dans la voie de l’unité nationale. Je pense que nous avons deux opportunités possibles, au-delà des pistes que vous-même avez tracées. La première vous concerne directement, comme président de région, et compte tenu des conditions dans lesquelles vous avez été élu. J’ai salué avec d’autres ce rassemblement face à l’extrême droite que vous avez porté entre les deux tours de l’élection régionale. Sur l’emploi, la formation, le développement économique et les transports, je suis convaincu que, dans un dialogue qui ira bien au-delà de ce début de mandature pour vous et tous vos collègues, l’État et les régions doivent bâtir un autre partenariat, une autre étape de la décentralisation et une autre manière de travailler ensemble, compte tenu des compétences des régions.

La seconde opportunité est l’unité nationale dans la lutte contre le terrorisme. Je constate que les deux lois antiterroristes que nous avons présentées avec Bernard Cazeneuve depuis 2012 ont été adoptées, ici, à l’Assemblée nationale, avec une très large majorité, dont vous faisiez partie. Deux lois sur le renseignement ont été adoptées dans les mêmes conditions. Un projet de loi sur la procédure pénale est engagé : vous l’avez également voté. Enfin, des moyens supplémentaires pour nos forces de l’ordre et pour nos forces armées ont été votés. Chacun s’accorde à dire qu’il faudra mettre des moyens considérables pour assurer la sécurité de nos concitoyens et lutter contre le terrorisme. Je pense que, sur ces bases-là, nous pourrons aller plus loin chaque fois que l’unité et le rassemblement s’imposeront. Je ne doute pas que vous serez au rendez-vous.

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