Intervention de Barbara Pompili

Séance en hémicycle du 31 mars 2016 à 9h30
Questions orales sans débat — Conséquences des inondations dans les alpes-maritimes

Barbara Pompili, secrétaire d’état chargée de la biodiversité :

Monsieur le député, au nom de Mme Tabarot, vous avez interrogé Mme Ségolène Royal, ministre de l’environnement, de l’énergie et de la mer, chargée des relations internationales sur le climat. Ne pouvant être présente – elle se trouve actuellement à Washington pour le sommet sur la sécurité nucléaire –, elle m’a chargée de vous répondre.

Les très fortes précipitations qui se sont abattues dans la soirée du 3 octobre 2015 sur Cannes et les communes voisines ont entraîné des dégâts très importants et, malheureusement, le décès de vingt personnes.

Le gouvernement a pris immédiatement, avec le concours des collectivités locales, les mesures nécessaires pour faire face à cet événement, mettre en sécurité les personnes en difficulté et trouver des solutions d’hébergement temporaire lorsque cela était nécessaire.

La déclaration de catastrophe naturelle a été prise en conseil des ministres dès le 7 octobre 2015 afin de permettre à des personnes sinistrées de bénéficier des indemnisations apportées par les assurances.

Le 22 octobre 2015, conjointement avec le ministre de l’intérieur, Ségolène Royal a demandé aux préfets concernés du littoral méditerranéen de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur de diligenter rapidement un retour d’expérience, en étroite liaison avec les collectivités territoriales. Le 31 décembre, ils leur ont demandé d’engager sans attendre des actions en matière d’information, de sensibilisation et de meilleure prise en compte des risques de ruissellement.

Les premiers retours soulignent la nécessité d’améliorer, encore, les moyens de l’alerte météorologique pour des événements aussi soudains et violents. La ministre de l’environnement a ainsi demandé à Météo France et à ses services en charge de la prévision des crues de travailler dans ce sens et de renforcer la vigilance sur observation.

Ces retours montrent aussi la nécessité d’une meilleure prise en compte des risques d’inondation et de ruissellement dans les documents et servitudes d’urbanismes : schéma de cohérence territoriale – SCoT –, plan local d’urbanisme – PLU –, plan de prévention du risque inondation – PPRI. L’importance de l’urbanisation sur ces territoires côtiers impose une très grande rigueur dans l’application de ces principes. Il doit en être de même pour les campings.

L’information et la formation du public sur les risques naturels et les bons comportements sont un autre axe majeur à renforcer. Lors des assises nationales à Marseille le 22 mars dernier, Ségolène Royal a lancé une action pour favoriser la formation des élèves dans sept cents collèges sur la connaissance des risques et les plans particuliers de mise en sûreté avec exercices. Elle a aussi décidé d’anticiper dès maintenant les « épisodes cévenols » dans les départements littoraux de l’arc méditerranéen par une campagne d’information, d’action et d’entraînement, destinée aux populations touchées régulièrement à l’automne par des phénomènes météo très soudains.

L’agglomération Cannes-Grasse fait partie d’un territoire à risque important d’inondation, sur lequel, en étroite liaison entre l’État et les collectivités territoriales, sera élaborée une stratégie locale de gestion des risques d’inondation pour mettre en cohérence l’ensemble des actions de prévention. Des programmes d’actions de prévention contre les inondations – PAPI – sont engagés ou en cours d’élaboration, avec l’appui financier de l’État.

Pour ce qui concerne plus spécifiquement le territoire de la Siagne-Béal, le PAPI d’intention est en cours de réalisation. Les études relatives à la définition des aléas et du risque et l’étude du rôle des surfaces agricoles sont achevées. Il sera suivi d’un PAPI complet Siagne-Béal envisagé par le porteur de projet pour fin 2017, pour une labellisation mi-2018 en commission mixte inondation. L’État sera bien entendu très attentif dans l’accompagnement financier de ce deuxième PAPI.

Le Gouvernement compte sur la mobilisation de tous les acteurs locaux, en premier lieu les élus, pour avancer ensemble de façon concrète et opérationnelle sur ce sujet particulièrement important pour la sécurité des personnes et des biens.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion