Intervention de Manuel Valls

Séance en hémicycle du 5 avril 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Islam radical et valeurs de la république

Manuel Valls, Premier ministre :

Je crois donc, monsieur Abad – et vous aussi, j’en suis convaincu –, que nous avons la capacité de répondre au défi qui nous est posé.

Toutes les atteintes au principe fondamental de laïcité doivent bien entendu être dénoncées, même si nous devons rester lucides sur la place de l’islam dans nos sociétés, en France, en Europe et dans le monde : ne donnons pas le sentiment que nous visons une seule religion à travers tel ou tel propos.

Enfin – et je vous réponds –, un débat fondamental se pose en effet, en France, en Europe et dans le monde, sur l’islam. Notre rôle, à nous qui croyons aux valeurs universelles, est d’aider les musulmans de France, d’Europe et du monde à faire une séparation nette et définitive avec certains de ceux qui agissent et parlent, voire sèment la terreur, au nom de l’islam. C’est un combat fondamental, que l’on ne saurait résumer dans une réponse à une question au Gouvernement.

Derrière ce débat fondamental se pose celui de la place de la femme, de l’égalité entre les femmes et les hommes dans nos sociétés. Nous pouvons cependant nous retrouver sur la question du voile intégral ; mais l’on doit aussi songer à la manière de revendiquer le voile islamique comme un signe politique jeté à la figure de la République, dans les quartiers et plus généralement. À cet égard les propos de Laurence Rossignol, ministre en charge des droits des femmes, étaient justes. Il y a un moment où nous devons dire stop. Nous ne pouvons accepter que, dans nos sociétés, certains veuillent effacer la femme de l’espace public et lui nier son identité, sous quelque forme que ce soit.

4 commentaires :

Le 06/04/2016 à 10:32, laïc a dit :

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" ne donnons pas le sentiment que nous visons une seule religion à travers tel ou tel propos."

Sans rire ? Quand moi ou vous employons le mot : "religion", c'est le plus souvent pour ne pas répéter à l'infini le mot "islam"...

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Le 06/04/2016 à 10:59, laïc a dit :

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"Toutes les atteintes au principe fondamental de laïcité doivent bien entendu être dénoncées"

Je n'ai jamais entendu M. Valls dénoncer les atteintes à la laïcité dans les cantines scolaires de la République, au contraire, il a dit à l'Assemblée que le débat y était "nauséabond", comme si la laïcité y était nauséabonde, bonjour le sens de la République et la capacité y à défendre la laïcité.

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Le 06/04/2016 à 11:10, laïc a dit :

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"Notre rôle, à nous qui croyons aux valeurs universelles, est d’aider les musulmans de France, d’Europe et du monde à faire une séparation nette et définitive avec certains de ceux qui agissent et parlent, voire sèment la terreur, au nom de l’islam."

Et comment les aide-t-on, puisque l'on ne fait rien dans les cantines, et que l'on ne critique jamais l'islam et le coran à l'école ? Est-ce seulement en demandant aux filles d'enlever leur foulard lorsqu'elles rentrent à l'école que l'on se croira quitte de son devoir d'émancipation des musulmans en France ? C'est évidemment un peu court, et en plus c'est contraire à la laïcité bien comprise. Donc rien n'est fait, tout reste à faire, le travail est immense, non seulement vis à vis des musulmans, mais également le travail que l’État doit faire sur lui-même pour mieux comprendre la laïcité et comment vraiment l'appliquer, sans faire des contresens qui ne sont pas dignes de la République et de la France.

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Le 22/04/2016 à 12:11, laïc a dit :

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"mais l’on doit aussi songer à la manière de revendiquer le voile islamique comme un signe politique jeté à la figure de la République, dans les quartiers et plus généralement."

La politisation du foulard est inhérente à la religion islamique, qui est une religion politique, contrairement au christianisme, qui a pu devenir politique par la "force des choses", mais pas par son message originel.

Ce qui m'inquiète par ailleurs est le nombre de jeunes filles voilées qui passent le concours de professeur des écoles, notamment dans l'académie de Créteil. Inévitablement, certaines seront admises, et alors comment vont-elle enseigner la science profane en classe, sachant que cette science est le plus souvent en contradiction avec l'interprétation du monde donné par le coran ?

Ne seront-elles pas tentées de donner aux élèves une information scientifique édulcorée ou tronquée afin de ne pas entrer dans une contradiction mentale intolérable pour leur croyance ?

Si elles ne nient pas la science profane et l'enseignent malgré leur foi, n'auront-elles pas une attitude schizophrénique en enseignant une chose en public qu'elles renieront ensuite dans le privé ? Et est-il sain pour les élèves d'avoir en face d'eux des professeurs mal dans leur tête et leur vie ?

Enfin, comme dans le 93 elles auront en face d'elles de nombreux enfants supposés musulmans (et le "supposé" est pourtant interdit par le code pénal...), ne seront-elles pas tentées de répondre favorablement à "l'attente du public", en favorisant les attitudes religieuses, donc anti-laïques, et en donnant, dans l'enseignement du fait religieux, la part belle à l'islam, en le présentant comme une religion pacifique, et donc non critiquable, car peut-on critiquer le bien et le beau ? (et alors, si l'islam est le bien et le beau, toute personne qui critique l'islam est forcément un islamophobe injustifiable, car peut-on critiquer le bien et le beau sans être forcément un méchant ?).

Et en cours d'histoire, comment une professeur voilée (bien sûr elle ôtera son voile, jusqu'à ce que certaines plus hardies commencent à faire des difficultés pour l'ôter, et comme elles seront dans un milieu favorable à l'islam, elles seront soutenues, et cela donnera à la presse l'occasion de faire une fois de plus des unes avec ce malheureux foulard islamique...), comment donc une professeur des écoles engagée dans la foi islamique pourra faire un cours sur l'histoire de l'islam sans en nier ou en minimiser les aspects brutaux et destructifs ? Sans parler des croisades ou de la colonisation, affrontements opposant directement les représentants de sa foi aux représentants de l'histoire officielle du pays qu'elles entendent servir dans le présent.

Autant de questions qui n'ont pas encore été traitées par le ministère, mais qui fatalement finiront par se poser à la nation représentée à l'Assemblée nationale.

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