Intervention de Raymond Lang

Réunion du 30 mars 2016 à 11h00
Mission d'information sur l'offre automobile française dans une approche industrielle, énergétique et fiscale

Raymond Lang, membre du directoire « transports et mobilités durables » de France nature environnement, FNE :

Au niveau national ou européen, il est surtout essentiel qu'il y ait une séparation claire entre le responsable de l'analyse technique des données et celui qui procède à l'homologation. Ce dernier doit par ailleurs être en mesure de contrôler le travail de l'entité technique. La mise en place d'une agence européenne me semble se situer dans la logique de la construction européenne mais, en attendant, et cela pourrait être long, les agences nationales peuvent parfaitement jouer leur rôle.

Notre position est assez claire concernant les biocarburants de première génération. Ils sont renouvelables, mais ils ne peuvent être considérés comme des carburants écologiques. J'estime que l'on fait presque systématiquement une erreur grossière de mesure lorsque l'on mise sur des carburants obtenus à partir de cultures dédiées, car leur empreinte écologique est lourde. La production de ce type de carburant ne peut être envisagée qu'à partir de cultures intermédiaires.

Pour permettre le développement du biogaz, il serait judicieux de mettre en place des certificats d'origine qu'il faudrait valoriser. Les distributeurs de carburants classiques achèteraient ces certificats afin d'éviter de payer des pénalités. Une fois valorisé, le biométhane renouvelable et écologique trouverait les voies de son développement. Il faudra imposer qu'il soit injecté dans le méthane d'origine fossile et, progressivement, il se substituera à ce dernier. Ce développement peut être relativement rapide.

Je reconnais qu'il faut prendre toutes les précautions nécessaires lors de la construction de méthaniseurs. J'en ai visité plusieurs sans constater de gros problèmes. Je ne nie pas que des problèmes se posent sur d'autres sites, car il n'est pas si simple de produire du méthane. Cependant, cela ne doit pas nous dissuader de laisser grandir cette filière en gestation. Toutes les précautions doivent être prises, mais il s'agit de l'une des voies qui permettra à la France de trouver son indépendance énergétique. Notre pays dispose en effet de la biomasse nécessaire à la production d'un carburant naturellement propre qui pourra nous faire rouler tous – sur ce point, je suis en désaccord avec M. Cuenot, d'autant que je crois que nous devrons réduire la mobilité automobile.

J'ai été surpris de constater que des chiffres sortaient de la commission Royal alors que l'on nous avait demandé de rester discrets. Aucun de ses membres ne s'est exprimé. C'est la ministre qui a abordé le sujet au début du mois de novembre…

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