Intervention de Céline Berthon

Réunion du 23 mars 2016 à 19h15
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Céline Berthon, secrétaire générale du SCPN :

En tant que chefs de service, nous nous sommes opposés à l'emploi du terme « primo-intervenant », qui laisse entendre qu'un équipage part toujours en mission en connaissant son objectif d'intervention ; c'est artificiel. En zone urbaine comme en zone rurale, l'hypothèse qu'un équipage de police ou de gendarmerie intervienne sans le savoir dans une tuerie terroriste est envisageable – connaissant l'ampleur du risque de passage à l'acte, nous en sommes convaincus. Notre priorité, qui rejoint celle des services de terrain, a donc été de niveler les équipements en fonction de la vocation des unités, les unes étant destinées à intervenir jusqu'au bout – dans un lieu fermé lors d'une prise d'otages, par exemple – tandis que d'autres, intermédiaires – les BAC et les PSIG notamment – sont formées à des types d'interventions qui peuvent là aussi justifier un niveau d'équipement supérieur, sans pour autant négliger les policiers primo-arrivants qui effectuent leurs missions quotidiennes sur la voie publique, et qui peuvent se trouver confrontés à une tuerie. Nous exigeons qu'ils aient le droit de vendre chèrement leur peau, si j'ose dire, en étant protégés comme les autres policiers, mais aussi qu'ils ne soient pas condamnés à l'impuissance. Il est très difficile pour un policier confronté à une attaque de se savoir identifié comme représentant de la puissance publique et de ne pouvoir rien faire pour que cesse la tuerie.

En clair, s'il n'est pas question de faire des policiers généralistes des Robocop et s'ils doivent se concentrer sur leurs missions prioritaires du quotidien, il faut toutefois leur donner les moyens de se défendre et de défendre les citoyens grâce à des équipements embarqués de manière protégée dans les véhicules. Aujourd'hui, les équipages les plus formés sont habilités à porter l'arme ; les autres équipages – c'est particulièrement important dans les circonscriptions qui ne bénéficient pas de la présence permanente d'une BAC – doivent pouvoir transporter de manière sécurisée des équipements dont ils peuvent s'armer en quelques minutes pour protéger la population, car c'est leur devoir.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion