Intervention de Stéphane le Foll

Séance en hémicycle du 26 avril 2016 à 15h00
Questions sur l'agriculture biologique

Stéphane le Foll, ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement :

Sur les plates-formes, oui, monsieur Potier, il faut développer ce système parce qu’il est très important d’avoir des lieux qui permettent de développer les objectifs de l’agriculture biologique.

Celui qui s’engage dans l’agriculture biologique ne le fait-il pas uniquement pour bénéficier des aides à la conversion sans s’y maintenir ensuite ? Doit-il s’engager pour dix, voire quinze ans ? C’est une vraie question, difficile à trancher dans l’immédiat. En tout état de cause, nous avons besoin de maintenir un niveau d’ambition élevé pour la bio – et je réponds aussi à Mme Genevard sur ce point.

Quant aux MAEC et aux MAE système, des questions vont se poser sur la manière dont on va faire évoluer la politique agricole commune. Je pense que le verdissement et les grands enjeux environnementaux vont nécessiter d’abord de développer les MAE système, mieux adaptés aux objectifs agro-écologiques et agro-biologiques. Mais des mesures spécifiques à destination de l’agriculture biologique apparaîtront sûrement nécessaires, dont le rapport sur les externalités positives devrait permettre de justifier la création.

Madame Genevard, je suis toujours attaché à des objectifs ambitieux en matière d’augmentation des surfaces. Nous en sommes déjà à 1 350 000 hectares, et je ne pense pas me tromper en disant que nous allons atteindre 1 500 000 ou 1 600 000 hectares, ce qui ne correspond pa tout à fait un doublement mais constitue tout de même un très grand progrès.

Mais ce progrès ne vaut que si nous sommes capables de tenir les deux bouts de la chaîne. Je ne veux pas me retrouver dans la même situation que lorsque des producteurs de vin biologique, qui ne trouvaient plus de débouchés pour leurs produits, sont venus me demander quoi faire. J’ai pris note de l’annonce du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux ; je ne connais pas encore les objectifs de ces producteurs ni la façon dont ils comptent les atteindre – nous aurons sûrement des discussions sur ce sujet –, mais ce qui est sûr, c’est que lorsqu’un produit se banalise, son prix baisse. Je préfère prévenir plutôt que de devoir guérir plus tard –même si je ne serai sans doute plus concerné le moment venu.

Bref, développer la bio, oui. La structurer, oui. Répondre à des besoins, c’est absolument nécessaire. Ce sont des produits locaux, on l’a dit, avec des circuits courts, et en même temps de grande diffusion. Tel est l’objectif que nous nous sommes fixé et que nous allons conserver. Des moyens ont été mis en place, nos atouts sont valorisés, mais il reste encore de grandes potentialités – j’ai évoqué tout l’heure la forte demande sur les céréales et le pain, à laquelle nous devons êtres capables de répondre.

Mesdames, messieurs, ce débat a été utile, il a permis de faire le point. L’agriculture biologique a montré qu’elle était capable de se développer et de réussir.

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