Intervention de Valérie Boyer

Séance en hémicycle du 27 avril 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Stigmatisation vestimentaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Boyer :

Monsieur le Premier ministre, des images d’une adolescente de seize ans, tabassée la semaine dernière, au coeur de Gennevilliers, par une bande de filles, circulent sur internet. Son seul tort ? Avoir porté une jupe ! Au même moment, des étudiantes de Sciences Po Paris organisent le « Hijab Day », invitant leurs camarades à, je cite, « se couvrir les cheveux d’un voile le temps d’une journée, afin de lutter contre les discriminations liées au voile. » Quelle perversité, quelle confusion ! Burqa, tchador, abaya, niqab, hijab, peu importe le nom, ils constituent un enfermement dans le sexe, une négation de la personne, un interdit de liberté, un interdit d’égalité, un interdit de fraternité !

Ce n’est pas un problème de gauche, ce n’est pas un problème de droite, ce n’est pas un problème de religion, et ce n’est pas qu’un problème d’égalité hommes-femmes : c’est un problème de dignité humaine. Aujourd’hui, certaines grandes marques de vêtements intitulent leurs collections « islamiques », « pudiques » ou « modestes », ce qui présuppose que les femmes non voilées sont immodestes, impudiques ou, pire encore, impures. Accepter cette prétendue mode, c’est conforter le communautarisme dans notre pays.

La bataille du voile est l’expression la plus visible de la volonté des intégristes de se compter, de marquer leur territoire et de soumettre les femmes comme les hommes. Cette forme de purification vestimentaire en est le marqueur. Aujourd’hui, nous voyons dans notre pays non pas des zones de non droit mais des zones d’un autre droit, où l’islamisme s’affiche en uniforme et organise un véritable contrôle social qui met en danger la cohésion publique.

À l’heure où des femmes iraniennes bravent l’interdit en postant des photos sans voile, les étudiantes de Sciences Po devraient méditer l’exemple de ces militantes de la liberté.

3 commentaires :

Le 01/05/2016 à 09:35, laïc a dit :

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"Au même moment, des étudiantes de Sciences Po Paris organisent le « Hijab Day », invitant leurs camarades à, je cite, « se couvrir les cheveux d’un voile le temps d’une journée, afin de lutter contre les discriminations liées au voile. »"

Quelle idée d'organiser un "integrism day", et bientôt un "charia day"..., toute promotion active de l'islam intégriste doit évidemment être combattue sans faiblesse par l'Etat défenseur des droits de l'homme et de la liberté de la femme. Il ne peut en être autrement dans une démocratie soucieuse de la responsabilité citoyenne.

Ces petites provocatrices immatures (que font-elles d'ailleurs à sciences po ? Le niveau baisse...) croient sans doute que le foulard islamique est une marque d'émancipation et de liberté, et que l'islam est compatible avec les valeurs de la République ? Qu'elles demandent à leurs sœurs iraniennes ce qu'elles pensent de l'obligation de porter en permanence un foulard sur la tête. Et là bas, une journée "cheveux au vent day" serait bien évidemment interdite avec peines de prison pour les récalcitrantes.

Si elles se plaignent qu'il y a erreur sur la compréhension exacte du mot "laïcité", ce qui les empêche de porter le foulard dans certains lieux publics, rien ne les empêche de faire des discours sur le sens exact du mot "distinction", et de l'expression "sans distinction de religion" appliquée à la loi et au droit, et donc au problème de la visibilité du signe religieux dans l'espace public. Là on pourra les écouter de manière intéressée, mais faire la promotion du foulard pour le foulard, c'est chose inadmissible dans notre République.

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Le 01/05/2016 à 09:57, laïc a dit :

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"Aujourd’hui, nous voyons dans notre pays non pas des zones de non droit mais des zones d’un autre droit, où l’islamisme s’affiche en uniforme et organise un véritable contrôle social qui met en danger la cohésion publique."

Il n'y a pas que le foulard qui pose problème, il y a aussi l'apartheid religieux dans les cantines scolaires, avec menus pour musulmans et menus pour non musulmans, ce qui n'est pas admissible dans notre République laïque.

Et la circoncision pratiquée dans les hôpitaux et remboursée par la sécu ? Mme Boyer avait lancé l'idée de rembourser officiellement la circoncision, quel marque de mépris pour la laïcité qui ne finance pas les cultes et qui respecte les consciences ! Donc je m'étonne que ce soit Mme Boyer qui s'élève d'un côté avec autant d'ardeur contre le foulard islamique, pour ensuite de l'autre faire tout pour favoriser la circoncision, alors que l'enfant bébé n'a pas encore l'âge pour se déterminer librement et définitivement sur sa religion. La circoncision est ainsi une atteinte à la liberté de conscience du bébé, futur adulte et citoyen, qui ne pourra plus réellement respecter la loi puisqu'il aura vu sur lui-même qu'elle n'a pas été appliquée par l'Etat du fait de sa peur des communautarismes. La circoncision n'a pas être ainsi officialisée par l'Etat. Cette absence de cohérence dans le discours de mme la député est finalement préjudiciable à sa crédibilité.

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Le 03/05/2016 à 18:03, laïc a dit :

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On peut lire, sur le site qui vante la journée du hijab :"Toutes les femmes du monde, musulmanes et non musulmanes, sont invitées à se mettre dans la peau d’une femme voilée pendant une journée et à réfléchir à la question suivante : « Le hijab est-il oppressant ou libérateur ? ».

Quelle hypocrisie, pourquoi faudrait-il mettre un voile pour savoir si c'est oppressant ou libérateur ? Et en quoi cette marque d'asservissement à l'islam radical serait-elle libératrice ?

Les musulmans maquillent le port du voile imposé aux jeunes filles en marque de pudeur, délibérément voulue par les jeunes filles (alors qu'elles le mettent sous la pression des imams intégristes et des frangins qui cognent dès qu'il s'agit d'islam....)ça peut marcher cinq minutes, mais pas plus.

La progression du port du voile chez les jeunes filles est plus qu'inquiétante. A Kaboul, en 1972, comme le rappelle le magazine le Point, les jeunes filles marchaient en mini jupes et les cheveux au vent. Maintenant, c'est l'horreur. Il faut enrayer cette progression satanique avant qu'il ne soit trop tard, et dire dans les écoles que le port du foulard est une marque de soumission à la brutalité masculine, contraire aux droits de l'homme et aux valeurs de la République.

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