Intervention de Patrick Vignal

Séance en hémicycle du 3 mai 2016 à 9h30
Questions orales sans débat — Situation économique des centres de villes moyennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Vignal :

Ma question porte sur la crise que traversent actuellement les centres de villes moyennes et sur ses conséquences pour les acteurs professionnels implantés dans ces centres-villes.

C’est un constat que nous pouvons tous faire : dans chacune de nos circonscriptions, nos coeurs de villes sont entrés en crise. Une crise sociale, qui se traduit d’abord par un exode massif des classes moyennes en périphérie et par une paupérisation des centres-villes : d’après une étude de l’INSEE de juin 2015, le taux de pauvreté dans les centres-villes atteint plus de quatre fois celui des couronnes périurbaines.

Cette crise est également d’ordre économique et se traduit concrètement par une hausse de la vacance commerciale en centre-ville.

En 2001, plus de 80 villes moyennes avaient un taux de vacance commerciale inférieur à 5 %. En 2012, seules 35 villes se situaient encore sous ce seuil.

Ces chiffres ne sont malheureusement que la partie visible d’une crise qui touche le dynamisme économique de nos territoires. Les commerçants ne sont d’ailleurs pas les seuls concernés. En effet, tous les secteurs professionnels implantés en centre-ville, qu’il s’agisse des professions libérales, des professionnels de santé ou, encore, des artisans sont aujourd’hui touchés : baisse de la fréquentation, difficulté d’accessibilité, augmentation des contraintes liées à la mise aux normes des bâtiments ou, encore, concurrence déloyale des activités implantées en périphérie. Le chiffre d’affaires de tous les professionnels diminue et tous songent à s’implanter en périphérie.

Madame la secrétaire d’État, si la tendance continue, nos centres-villes vont devenir de véritables villes fantômes. Il est temps de réagir. Les centres-villes luttent pour demeurer attractifs mais ils ne peuvent y arriver seuls.

C’est pourquoi, à l’échelle de ma circonscription, de Montpellier jusqu’à Lunel – ville qui a été récemment touchée par ce phénomène – j’ai décidé de lancer un laboratoire associant à la fois les acteurs professionnels, les commerçants et les responsables de l’emploi public afin d’identifier des initiatives locales susceptibles de redynamiser ces bassins de vie.

Je dois d’ailleurs souligner que le Gouvernement a déjà apporté des réponses à cette crise, notamment avec la loi relative à l’artisanat, au commerce et aux très petites entreprises – ACTPE –, la loi pour l’accès au logement et à un urbanisme rénové – ALUR – ainsi que par le biais du programme de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine – ANRU.

Néanmoins, ces réponses sont concentrées en direction des commerçants et peu en direction des autres secteurs professionnels qui sont pourtant des maillons essentiels du dynamisme économique de nos centres-villes tels que l’internet, l’e-économie et le numérique, lequel s’apprête à révolutionner le commerce.

Aussi, madame la secrétaire d’État, j’aimerais savoir quelles mesures concrètes le Gouvernement souhaite prendre afin de soutenir le dynamisme économique de nos centres-villes. Quand seront-ils une véritable cause nationale ?

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