Intervention de Jacques Lallain

Réunion du 25 avril 2016 à 14h30
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Jacques Lallain, membre du SPQR, secrétaire général de la rédaction du Parisien :

J'ignore qui, à L'Obs, a pris la décision de publier l'information sur Salah Abdeslam, mais c'est en général soit le directeur de la rédaction, soit le rédacteur en chef qui assume la responsabilité d'une telle décision. La seule autorisation qui peut nous être donnée sera formulée, le cas échéant, par la voix officielle, et c'est pourquoi nous sommes très demandeurs de points de presse réguliers de la part du procureur de la République, car ils sont l'occasion de voir des rumeurs se transformer en vérités officielles, susceptibles d'être publiées.

Lorsque nous sommes détenteurs d'informations qui n'ont pas été validées par le porte-parole des pouvoirs publics, les journalistes agissent alors en responsabilité, sous l'autorité du directeur de la rédaction et du rédacteur en chef. Cela signifie, en d'autres termes, que, dans un premier temps, ils évaluent la fiabilité de l'information en fonction de la crédibilité de la source, dont ils s'efforcent de recouper les déclarations avec celles d'autres sources, avant de décider, dans un second temps, de l'opportunité de la publier – ce point fait souvent l'objet d'un débat au sein de la rédaction. Vous citez le cas de L'Obs, mais nous avons, pour notre part, été détenteurs de multiples informations liées aux attentats que nous n'avons pas divulguées, malgré notre souci d'informer nos lecteurs, et il me semble que l'exercice responsable de notre métier de journaliste a permis à la presse de limiter le nombre des bavures.

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