Intervention de Jacques Lallain

Réunion du 25 avril 2016 à 14h30
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Jacques Lallain, membre du SPQR, secrétaire général de la rédaction du Parisien :

Une des grandes leçons que nous avons tirées de la couverture des attentats de janvier et de novembre, c'est que les rédactions de la presse papier, qui travaillent plutôt à J+1 et sont formées de spécialistes, doivent, sur ce type d'événements, travailler en étroite relation avec les rédactions qui fournissent de l'information numérique en continu. Le Parisien s'est ainsi donné pour règle de ne publier en ligne que des informations auparavant validées par les journalistes spécialistes.

Nous avons également, au sein de nos rédactions numériques, marié les talents, organisant nos équipes autour, d'une part, de journalistes expérimentés à qui incombe la responsabilité de la mise en ligne et, d'autre part, de journalistes plus « geeks », chargés d'opérer une veille sur les réseaux sociaux.

J'ajoute que nos rédactions sont extrêmement compétentes, composées de journalistes tous issus d'écoles de journalisme reconnues par la profession et dotés d'un solide bagage culturel et juridique.

Enfin, je pense qu'il faut prendre toute la mesure de la mobilisation extraordinaire de l'ensemble des rédactions à l'occasion de ces attentats. Comme les forces de police et de gendarmerie ou les magistrats, les journalistes se sont massivement mobilisés. Le soir du 13 novembre, Le Parisien disposait de quatre envoyés spéciaux au Stade de France et d'une vingtaine de journalistes présents à la rédaction nationale, à Saint-Ouen ; une heure après le début des attentats, c'étaient une centaine de journalistes qui assuraient la couverture des événements. Se présentant spontanément au journal, ils ont travaillé toute la nuit, de manière responsable – et je salue en effet ici le fait que le législateur ait choisi de laisser à la presse les moyens de travailler en responsabilité.

Cette responsabilité, nous nous efforçons d'en être dignes. Je ne dis pas qu'il n'y a jamais de bavure, mais l'état d'esprit qui anime nos journalistes dans ces moments dramatiques est dominé par la volonté de témoigner sans se laisser guider par l'émotion, en contrôlant les informations comme les images.

Dire qu'aucune leçon n'a été tirée des attentats me semble donc inexact. Les rédactions ont, à l'occasion de ces événements, montré qu'elles étaient capables de s'organiser. Le Parisien a ainsi décidé de désigner plusieurs « chefs de projet » chargés respectivement de l'enquête, des victimes, de la traque des terroristes ou encore des répercussions économiques, politiques et internationales des attentats. Je pense que cela nous a permis de produire une information respectable, à la fois dans nos journaux papier et dans nos médias en ligne.

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