Intervention de Grégory Philipps

Réunion du 25 avril 2016 à 14h30
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Grégory Philipps, directeur adjoint de la rédaction de France Info :

Nous sommes alors, en janvier puis en novembre 2015, face à de tels événements, le bruit médiatique est si fort, que je donne la consigne à tous mes présentateurs d'éteindre la concurrence, de ne pas consulter les réseaux sociaux, de ne divulguer aucune rumeur, aucune information qui ne serait pas vérifiée. Les seules informations diffusées par France Info, pendant trente-sept heures d'édition spéciale à compter du 13 novembre au soir, ont été vérifiées et validées par nos spécialistes en matière de police et de justice, quitte à être en retard par rapport à la concurrence. Ainsi n'avons-nous pas évoqué la piste de Reims ; quand des rumeurs ont fait état d'une fusillade au Châtelet, nous avons envoyé un reporter les vérifier, et jamais il n'en a été fait état à l'antenne.

France Info a également été mise en demeure par le CSA à propos de la couverture des événements de Dammartin-en-Goële. Si un représentant du ministère de l'intérieur nous avait appelés pour nous informer qu'évoquer l'assaut mettrait en danger la vie des otages de l'Hyper Cacher et nous demander de retenir l'information, nous l'aurions évidemment tue pendant quinze ou vingt minutes, avec le plus grand sérieux, le plus grand calme, la plus grande rigueur, et en conservant notre libre arbitre, car il n'est pas question non plus que nous nous pliions aux exigences du ministère de l'intérieur. Nous pouvons en effet décider par nous-mêmes de ne pas divulguer une information qui risque de nuire aux opérations des forces de l'ordre et de mettre la vie d'otages en danger.

Hervé Béroud a indiqué avoir appelé directement Manuel Valls…

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