Intervention de Jacques Lamblin

Réunion du 4 mai 2016 à 16h30
Commission d'enquête sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Lamblin :

Monsieur le directeur général, votre propos liminaire nous fait comprendre implicitement que la priorité accordée à l'aspect sanitaire – sur lequel la France est irréprochable – laisse peu de moyens à l'autre volet de l'inspection, la protection animale. Vous avez fait état de 1 200 EPTP pour 263 abattoirs ; cela ne fait que 4 ou 5 inspecteurs par abattoir. Ce n'est pas beaucoup, surtout si l'on y ajoute les abattoirs de volaille… Au vu des moyens trop faibles et de certains services imparfaitement rendus – en l'occurrence la protection animale –, une des solutions qui vient à l'esprit serait de renforcer l'efficacité des contrôles par des moyens supplémentaires, dont le vidéo-contrôle – on peut utiliser ce terme si le mot « vidéosurveillance » fait peur. Un tel contrôle ne porterait pas seulement sur le travail effectué par les personnels des abattoirs – ce ne serait donc pas du flicage ; il pourrait également porter sur l'efficacité du matériel, autrement dit sur les éventuels dysfonctionnements des outils de contention et d'étourdissement des animaux. Une telle procédure ne me paraîtrait pas illégitime. Pourquoi n'avoir jamais envisagé le vidéo-contrôle pour améliorer, à moyens humains constants, la qualité du contrôle, dont l'insuffisance, pour ce qui touche à la protection animale, est avérée depuis déjà un certain temps ?

Nos auditions précédentes, en particulier celles des responsables des abattoirs concernés par les vidéos, ont montré que les pratiques incriminées par l'association L214 relèvent soit de fautes commises par le personnel – autrement dit, de troubles du comportement –, soit de dysfonctionnements ou de mauvais usages du matériel d'étourdissement : des animaux ont été mal étourdis et les abatteurs n'ont pas pris les mesures correctives nécessaires. Le vidéo-contrôle présente-t-il un intérêt pour éviter ces dérives comportementales ?

Enfin, certains témoins auditionnés nous ont rapporté des scènes quelquefois insoutenables lors d'abattages sans étourdissement, en particulier après des égorgements de bovins. Or un jour ou l'autre, ces scènes insoutenables se reproduiront, et probablement sous l'oeil d'une caméra. Pour régler en France ce problème du respect des animaux dans les abattoirs, l'étourdissement obligatoire est-il une solution souhaitable, incontournable – ou pas ?

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