Intervention de Brigitte Gothière

Réunion du 27 avril 2016 à 16h00
Commission d'enquête sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français

Brigitte Gothière, porte-parole de l'association L :

Sur ce dernier point, les professionnels vous répondront plus précisément que nous. Il existe bien une formation, notamment sur les postes de tueurs.

Lorsque nous avions demandé à visiter l'abattoir de Metz, les responsables nous avaient assuré être particulièrement attentifs au bien-être animal ; ils nous ont affirmé que le personnel était formé, que les services vétérinaires exerçaient des contrôles, mais qu'il n'était pas question de nous laisser rentrer pour venir constater tout cela.

En ce qui concerne le dispositif judiciaire, les associations ne peuvent se porter partie civile que dans certains cas ; elles ne le peuvent pas lorsque l'infraction a été commise par des professionnels. Le dispositif pénal n'est pas utilisé : aucune sanction pénale n'a été prononcée alors que des infractions « moyennement graves » ont été relevées. Je vous renvoie au rapport de l'OAV.

En ce qui concerne le volume filmé, pour l'abattoir d'Alès, plus de cinquante heures de rushes nous sont arrivées, ce qui est énorme. Si nous n'avons pas tout montré, c'est parce qu'il faut flouter les visages pour que les employés ne soient pas reconnaissables. Sur notre site, vous trouverez une heure et demie d'images.

À vrai dire, notre idéal serait d'avoir des caméras qui fonctionnent en permanence : chacun pourrait ainsi regarder ce qui se passe en temps réel.

On ne voit pas, dans cet abattoir d'Alès, d'actes de sadisme, mais des actes routiniers. Les cisaillements lors d'abattages sans étourdissement, les animaux qui reprennent conscience sur la chaîne d'abattage, les cochons qui reprennent conscience après être passés dans le puits de CO2… Autant d'incidents qui n'ont rien d'exceptionnel. Je ne peux pas vous donner de pourcentage, mais ces pratiques sont représentatives.

À l'abattoir du Vigan, c'est une matinée qui a été filmée, avec une scène particulièrement perturbante où l'on voit un employé qui n'arrive pasà conduire les moutons vers le couloir d'amenée : cela montre qu'il ne sait vraiment pas s'y prendre, ou qu'il est ce jour-là vraiment dans un état second.

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