Intervention de Antoine Comiti

Réunion du 27 avril 2016 à 16h00
Commission d'enquête sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français

Antoine Comiti, président de l'association L214 éthique et animaux :

Monsieur le rapporteur, vous nous interrogez sur les causes. Il nous semble tout à fait évident que les cadences constituent un problème – ces abattoirs sont des usines, et la chaîne est un problème. Il faut tenir une cadence, mais les animaux ne sont pas des objets : ils bougent, ils ne sont pas d'accord, ils s'affolent… Si l'on ne veut pas stopper la chaîne, il faut donc les brutaliser – non par méchanceté ou par sadisme, mais par nécessité. N'importe lequel d'entre nous placé dans une telle situation, fatigué, en fin de journée, alors qu'il reste cinquante animaux à abattre, aurait du mal à rester zen, si vous me permettez l'expression – surtout s'il savait que prendre le temps nécessaire risquerait de poser un problème économique à son entreprise. Les cadences constituent un problème, c'est sûr.

En revanche, nous n'avons pas la moindre idée de leurs conséquences directes sur le prix de la viande. C'est une question que peu de gens se sont posée, ce qui est sans doute le signe d'un problème plus profond ; c'est un point à éclaircir. L'Institut national de la recherche agronomique (INRA) pourrait sans doute s'en saisir.

Vous avez évoqué l'importance de la transparence : si tout était plus visible, il me paraît évident que les choses se passeraient mieux.

De même, si l'étiquetage permettait au consommateur de connaître le mode d'abattage des animaux, si les consommateurs étaient informés, sans doute achèterait-on moins de ces produits-là. Il est vrai que nous ne sommes pas toujours cohérents, et que nous achetons parfois des produits peu chers dont nous savons qu'ils ne sont pas les meilleurs – tout le monde trouve très bien d'acheter les produits biologiques, mais l'on n'achète pas que cela… Mais un étiquetage spécifique serait malgré tout facteur de progrès : au moins, il provoquerait un débat. Les questions sur les méthodes d'abattage peuvent apparaître techniques, mais ne le sont pas : il serait bon que le Parlement et les citoyens s'en saisissent.

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