Intervention de Yves Daniel

Réunion du 27 avril 2016 à 16h00
Commission d'enquête sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Daniel :

Il me paraît important de bien définir les objectifs et les limites de cette commission d'enquête.

En tant qu'agriculteur, éleveur de vaches laitières et de porcs, je peux témoigner de ce que nous, éleveurs, aimons nos animaux ; nous savons bien aussi que leur bien-être et leur confort contribuent beaucoup à la performance. Tous les acteurs, mais aussi tous nos concitoyens, tous les consommateurs, doivent pouvoir débattre de leurs rapports avec les animaux. Nous avons tous envie de lutter contre la souffrance, tout au long du processus d'élevage ; mais nous raisonnons en tant qu'êtres humains – nous sommes humains, ils sont animaux.

Notre société confond la sensibilité de l'animal et le sentiment humain : il y a là une dérive. Des êtres humains finissent par être plus attachés à leur animal domestique qu'à leurs semblables ! Nous devons nous interroger, sur notre société et sur nous-mêmes.

Il faut aussi être précis en utilisant les apports de la science, mais aussi ceux des recherches pratico-pratiques : la souffrance aussi se mesure. Je pourrais vous donner l'exemple de la castration des porcelets, que l'on peut réaliser en diminuant la souffrance.

Quel est votre point de vue sur ces questions ? Nous devons demeurer prudents et faire la part des choses. Vous dites qu'il faudrait retirer au ministère de l'agriculture la charge de veiller au bien-être animal. Je n'en suis pas convaincu ; il faudrait plutôt l'intégrer dans le fonctionnement de notre société.

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