Intervention de Henri Thébault

Réunion du 4 mai 2016 à 18h00
Commission d'enquête sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français

Henri Thébault, membre du conseil d'administration de la Fédération nationale de l'industrie et du commerce en gros des viandes, FNICGV :

S'agissant des abattoirs mobiles, outre l'aspect sanitaire il ne faut pas oublier le volet environnemental. Que faire des déchets des animaux que l'on abattra dans de prétendues bonnes conditions ? Qui va endosser les coûts ? Je ne sais pas par combien il faudra multiplier le prix de la viande. La fédération que je représente et moi-même n'accepterons pas de recevoir, pour les commercialiser, des animaux qui auront été abattus ailleurs que dans nos outils, car c'est bien nous qui apportons des garanties sanitaires quand les animaux sont passés par nos abattoirs. Certains articles de presse soutiennent qu'il n'y aura pas de maltraitance des animaux. Mais la maltraitance commence à l'élevage. Heureusement, beaucoup d'éleveurs sont consciencieux, comme il y a beaucoup d'abattoirs consciencieux qui ne maltraitent pas les animaux.

Comme je gère un abattoir de proximité qui pratique la vente directe, je ne suis pas bien placé pour vous parler exportations. Toutefois, ma fédération pourra vous communiquer des chiffres sur l'exportation.

Mon abattoir traite un faible tonnage : 2 000 tonnes par an ? Huit personnes travaillent sur la chaîne d'abattage, plus moi-même. Nous n'avons pas une cadence qui nécessite le recours à un soutien psychologique. Notre petite équipe commence le travail à six heures du matin. Nos journées durent dix heures les premier et deuxième jours, où l'affluence est la plus forte ; ensuite l'activité redescend. Une fois l'abattage terminé, mes employés passent dans la salle de découpe. Nous ne sommes pas toujours assidus à l'abattage et à l'amenée des animaux. Ce n'est certainement pas la même chose dans les outils de fort tonnage. Dans ma région, certains abattoirs traitent plus de 100 000 tonnes. C'est un autre concept.

S'agissant de la vidéosurveillance, je ne partage pas forcément l'avis du représentant de Culture viande. Tout dépend de la manière dont elle sera employée. Il ne s'agit pas de fliquer l'opérateur : c'est un outil pédagogique qui servira à analyser les comportements. L'opérateur qui aura fait un mauvais geste pourra regarder la vidéo et essayer de comprendre ce qui ne va pas ; mais il ne faudra pas attendre six mois. On ne peut pas se permettre d'engranger des images si elles ne servent à rien.

Je suis absolument contre la divulgation des images. Elles sont la propriété de l'outil. Si des instances nous demandent des images pour aller plus loin, je serai dans l'obligation de les fournir, mais cela devra se faire dans un cadre bien précis d'informations ciblées.

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