Intervention de Mathieu Pecqueur

Réunion du 4 mai 2016 à 18h00
Commission d'enquête sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français

Mathieu Pecqueur, directeur général adjoint de Culture viande :

Le rapport de l'Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires détaille les coûts dans la filière viande. Aussi pourrons-nous vous trouver des éléments.

Ce que sous-tend cette question, c'est celle des cadences des outils d'abattage : en regardant vos dernières auditions, on pourrait croire qu'un outil qui abattrait beaucoup d'animaux et irait vite aurait des mauvaises pratiques en termes de bien-être animal. Nous nous inscrivons totalement en faux contre une telle affirmation. La cadence d'un outil est fonction du nombre de postes que l'on est capable de mobiliser. Certains postes peuvent être doublés lorsque l'on veut aller vite. La cadence de l'outil est due à sa conception : un outil extrêmement efficace sera capable de traiter de 50 à 60 bovins en une heure sans que cela pose le moindre problème en termes de bien-être animal.

Quand on parle de cadence, cela concerne plutôt la partie mécanisée qui se trouve après la mort de l'animal, c'est-à-dire quand on le dépouille, qu'on l'éviscère et qu'on commence à le découper. Nos outils fonctionnent avec une zone tampon en amont de cette chaîne qui est cadencée. La zone tampon c'est l'endroit où a lieu la saignée de l'animal et où on a un stock d'animaux qui doivent permettre d'approvisionner régulièrement la chaîne. On sait très bien qu'il se produit toujours des aléas avec les animaux vivants : personne ne peut garantir une amenée fluide. Par exemple, un animal peut ne pas avoir envie d'entrer dans le piège, un autre peut rester dans le parc d'attente. Nos outils sont conçus pour gérer ces aléas tout en alimentant en continu des chaînes qui vont vite. Des zones de stockage permettent d'alimenter rapidement le piège et le poste de saignée. Après le poste de saignée, il y a une zone d'égouttage – c'est là que l'animal se vide de son sang – où l'on peut stocker un certain nombre d'animaux pour pallier les éventuels incidents d'abattage. Ce n'est donc pas parce qu'une chaîne va vite que l'on n'est pas capable de gérer les incidents. Pour nous, la cadence n'est pas un facteur explicatif de maltraitance animale. D'ailleurs, un représentant de l'Œuvre d'assistance aux bêtes d'abattoirs (OABA) vous a indiqué, lors de son audition, qu'il avait visité un outil à la fois extrêmement performant en termes économiques et de bien-être animal.

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