Intervention de André Eloi

Réunion du 4 mai 2016 à 18h00
Commission d'enquête sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français

André Eloi, directeur de la Fédération nationale des exploitants d'abattoirs prestataires de service :

Les contrôles sont intenses ; peut-être faudrait-il mieux les organiser. Notre fédération souhaite que la commission d'enquête et les représentants de l'État que vous avez auditionnés tout à l'heure nous entendent : nous voulons impérativement discuter avec les services d'inspection car il est crucial que les critères d'appréciation du bien-être animal soient les mêmes partout. Il existe des guides de bonnes pratiques professionnels qui ont été validés par l'administration et par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES). Nous souhaiterions que tous les établissements d'abattage aient la même vision objective des paramètres d'inconscience, ce qui n'est pas le cas dans de nombreux abattoirs.

La FNEAP réclame avec force que les services d'inspection soient obligatoirement formés à la protection animale. Je ne remets pas en cause les connaissances acquises par les services vétérinaires dans le cadre de leur cursus. Mais nous souhaitons tout simplement que chaque technicien préposé vétérinaire présent dans nos outils ait suivi une formation appliquée à la mise à mort des animaux et à la protection animale dans les abattoirs, sans oublier la manipulation des animaux vivants. J'espère que nous pourrons nous rapprocher des services d'inspection pour discuter très sereinement avec eux de la fixation d'une même base d'observation technique de la protection animale.

Monsieur le rapporteur, vous nous interrogez sur la conception des outils. Depuis trente ans que je traîne mes guêtres dans les outils, j'ai vu beaucoup de choses. À une époque, certains abattoirs ont été construits en dépit du bon sens en termes de protection animale. Aujourd'hui, notre fédération souhaite travailler de façon très approfondie et très ferme avec les fournisseurs de matériels et d'équipements, les architectes et les cabinets d'ingénierie. Outre un organisme de formation, notre fédération dispose d'un cabinet d'ingénierie qui travaille sur la conception des ouvrages dans les abattoirs. Nous sommes favorables à des discussions très spécifiques avec des fournisseurs, notamment sur les boxes rotatifs. Les abattages sans étourdissement – j'emploie très rarement l'expression « abattage rituel » – se font parfois dans des boxes qui nécessitent une adaptation bien précise. Il est nécessaire que les distributeurs de matériels en France nous fournissent du matériel correct. Même remarque pour les pinces à électronarcose : nous rencontrons des problèmes pour trouver des pinces techniquement conformes aux dispositions réglementaires – systèmes d'enregistrement, affichages sonores et visuels, etc. Nous souhaitons également que les fournisseurs nous apportent une meilleure formation et un meilleur service après-vente en ce qui concerne l'utilisation des outils. Et nous ne cessons de leur demander qu'ils nous fournissent des notices techniques en français pour que nos salariés puissent comprendre l'utilisation d'un équipement !

Notre fédération se demande enfin s'il ne faudrait pas dresser la liste des fournisseurs qui respecteraient strictement les prescriptions et les obligations techniques en matière réglementaire.

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