Intervention de Carlos Tavares

Réunion du 4 mai 2016 à 11h00
Mission d'information sur l'offre automobile française dans une approche industrielle, énergétique et fiscale

Carlos Tavares, président du directoire de PSA :

En cinq ans, on est capable, par notre agilité et notre dialogue interne, de converger vers cette nouvelle norme en adaptant l'entreprise. C'est d'ailleurs notre travail. Nous devons adapter en permanence notre entreprise aux changements des milieux dans lesquels nous opérons.

En revanche, si l'on demande à l'entreprise de s'adapter plus rapidement, on génère une succession de coûts qui risquent de porter atteinte à notre capacité d'investissement dans d'autres domaines. Par exemple, une fréquence excessive sur les normes d'émission peut se traduire par notre incapacité à investir sur le véhicule autonome, sur la connectivité ou sur des services de mobilité puisque la capacité d'investissement de l'entreprise est par définition contrainte. Cela peut nous conduire à des problèmes technologiques si on n'est pas capable de suivre de manière efficace les requêtes qui nous sont faites en matière d'amélioration des émissions.

Voilà pourquoi la convergence vers la neutralité nécessite une certaine progressivité. Nous sommes capables de suivre la progressivité qui a été jusqu'à présent décidée par les élus. Mais nous devons faire attention. En effet, la convergence vers un mix essencediesel nettement différent – et notamment l'impact que cela peut avoir sur la partie « B to B », c'est-à-dire la vente aux flottes – est quelque chose d'extrêmement quantique. Je veux dire par là que si l'on va trop rapidement vers cette convergence, et que brutalement, les flottes d'entreprise basculent d'un côté à l'autre, 50 % du marché basculera brutalement. Du point de vue de l'industrie, nous ne serions pas capables de suivre. Par ailleurs, si on basculait rapidement, on dégraderait la rentabilité de l'entreprise dans la mesure où, aujourd'hui, les marges des véhicules diesel sont supérieures à celles des véhicules essence. Cela aurait évidemment un impact sur les marges, et donc sur la capacité d'investissement dans d'autres technologies.

Je voudrais que vous gardiez en tête ces ordres de grandeur : cinq ans entre deux normes successives ; et si possible, ensuite, dix-huit mois à deux ans pour l'extension de l'application à l'ensemble des modèles concernés par cette nouvelle norme.

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