Nous avions l'habitude de parler d'une sécurité sociale à deux vitesses dans l'assurance maladie mais nous voyons poindre une troisième vitesse : à côté de la couverture de base et de la complémentaire minimum, il y a désormais les options. C'est une dérive que nous constatons. Le poids croissant des assurances privées, que vous avez évoqué, est aussi l'une des conséquences du traité de Maastricht et de la limitation du déficit public à 3 % du produit intérieur brut (PIB) : la prévoyance et la santé complémentaire sont exclues du périmètre maastrichtien puisqu'il s'agit d'argent privé. Au cours des vingt dernières années, nous avons donc assisté à des désengagements successifs du régime de base. Pour conserver une couverture maladie ou prévoyance intéressante, la population – et particulièrement les salariés – a été obligée de souscrire ces assurances complémentaires.